La guerre est sans doute le domaine où la différence entre reportage et documentaire – entre télévision et cinéma donc – est la plus facile à montrer, la plus voyante, la plus évidente. Il est devenu courant de dire que le reportage c’est l’immédiateté, le feu de l’action, alors que le documentaire, lui, prend le temps du recul, de la mise en perspective, de l’analyse et de la réflexion. Mais si la différence temporelle – le timing de diffusion – est certes indépassable, il est quand même injuste que le reportage ne peut pas analyser ni réfléchir. En dehors de la recherche du scoop à tout prix, bien des reportages de télévision savent parfaitement poser des questions, les questions du moment, dont rien ne dit que ce ne sont pas de bonnes questions. Et puis, s’il y a un point commun entre les journalistes et les cinéastes documentaristes, c’est bien que les uns comme les autres risquent toujours leur vie sur le terrain des affrontements, comme les militaires, et comme les civiles, qui sont devenus la cible ouverte de tous les conflits.
Il n’en reste pas moins que dans le domaine de la guerre – comme dans bien d’autres – documentaire et reportage reste irréductible l’un à l’autre, et appartiennent à des sphères de représentation différentes. C’est que le documentaire, en tant qu’il est du cinéma, se pose des questions de cinéma, des questions sur les images, sur ce que signifie faire des images, et tout particulièrement des images de guerre. Filmer la guerre – la destruction, les souffrances humaines, la peur et le désespoir des populations – pour un documentariste, ce n’est pas seulement donner de l’information, c’est questionner sa place – et sa situation – dans la guerre. Car la caméra – ou aujourd’hui le téléphone portable – n’est plus un simple outil d’enregistrement, elle devient un prolongement de celui qui filme. Et c’est bien pour cela que les images qu’il va proposer après montage ne pourront pas être considérées comme simplement le réel. Elles seront inévitablement – c’est-à-dire de façon positive – des prises de position par rapport à la guerre et aussi par rapport au fait de filmer la guerre.
Depuis le début du XX° siècle, la liste des guerres (mondiales ou locales, de libération ou ethniques…) est longue. Aucune partie du monde n’a été épargnée. Et toutes ces guerres ont été de plus en plus médiatisées, photographiées et filmées. La télévision est devenue un réservoir d’archives permanent. Et le cinéma peut tout aussi bien rendre compte de la guerre en direct. Avec les risques que cela comporte. Alors le spectateur ne peut pas rester extérieur –étranger, indifférent – à ce qu’il se passe sur l’écran. Il lui faut, impérativement, lui-aussi, prendre position.
14-18, la Grande guerre
Le rouge et le gris, Ernst Jünger dans la grande guerre de François Lagarde
Fusillés pour l’exemple de Patrick Cabouat
Guerre d’Espagne
Terre d’Espagne de Joris Ivens
Mourir à Madrid de Frédéric Rossif
L’Espagne vivra de Henri Cartier-Bresson
Seconde guerre mondiale
De Nuremberg à Nuremberg de Frédéric Rossif
Le Chagrin et la pitié de Marcel Ophüls
Assassinat d’une modiste de Catherine Bernstein
Hélène Berr, une jeune fille dans Paris occupé de Jérôme Prieur
La tondue de Bourges de Patrick Cabouat
L’espionne aux tableaux de Brigitte Chevet
La passeuse des Aubrais de Michael Prazan
Shoah de Claude Lanzmann
Un vivant qui passe de Claude Lanzmann
Sobibor, 14 octobre 1943, 16 heures de Claude Lanzmann
Le dernier des injustes de Claude Lanzmann
Les quatre sœurs de Claude Lanzmann
Nuit et brouillard d’Alain Resnais
Le temps du ghetto de Frédéric Rossif
Images du monde et inscription de la guerre Harun Farocki
En sursis de Harun Farocki
Hyppocrate aux enfers de Philippe Devilliers
Falkenau, vision de l’impossible d’Emil Weiss
Sonderkommando, Auschwitz-Birkenau d’Emil Weiss
Auschwitz, premiers témoignages d’Emil Weiss
Criminal Doctors, Auschwitz d’Emil Weiss
Auschxitz project d’Emil Weiss
La bataille de Midway de John Ford
En suivant ces soldats qui ne sont pas revenus de Shôhei Imamura

Palestine
Palestine, histoire d’une terre de Simone Bitton
Mur de Simone Bitton
Rachel de Simone Bitton
Cinq caméras brisées de Emad Burnat et Guy Davidi
Z 32 de Avi Mograbi
Derrière les fronts, résistances et résilience en Palestine de Alexandra Dols
Samouni road de Stefano Savona

Guerre d’Algérie
J’ai 8 ans de Yann Le Masson
L’Algérie en flammes de René Vautier
Guerre d’Algérie, la déchirure de Gabriel Le Bomin et Benjamin Stora
La guerre sans nom de Bertrand Tavernier
Escadrons de la mort, l’école française de Marie-Monique Robin.
Ici on noie les Algériens de Yasmina Adi
Octobre à Paris de Jacques Panijel
Ils ne savaient pas que c’était une guerre de Jean-Paul Julliand
Corée
This is Korea de John Ford
Vietnam
17e parallèle de Joris Ivens et Marceline Loridan
Vietnam, année du cochon d’Emile de Antonio
La sixième face du pentagone de Chris Marker et François Reichenbach
La section Anderson de Pierre Schoendoerffer
Mille jours à Saïgon de Marie-Christine Courtès

Ex-Yougoslavie
Sarajevo film festival de Johan Van Der Keuken
Casque bleu de Chris Marker
De guerre lasses de Laurent Bécue-Renard
Chris the Swiss de Anja Kofmel
Liban
Valse avec Bachir de Ari Folman

Afghanistan
Massoud l’Afghan de Christophe de Ponfilly
L’Opium des Talibans de Gabriel Le Bomin et Benjamin Stora
Sry Lanka
Demons in Paradise de Jude Ratnam
Guerres du golfe
Fahrenheit 9/11 de Michael Moore
Irak
Nous les Irakiens de Abbas Fahdel
Homeland, Irak année zero de Abbas Fahdel
Of men and war de Laurent Bécue-Renard
Syrie
Hell on earth de Sebastian Junger
Eau Argentée d’Ossama Mohammed et Wiam Simav Bedirxan
Still Recording de Saaed Al Batal et Ghiath Ayoub
Syrie. Enfants de la guerre de Yuri Maldavsky

Daech.
Terre des roses de Zayne Akyol
Filles du feu de Stéphane Breton
Femmes contre Daech de Pascale Borgaux
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