Suicide assisté – Fiche.

Et puis au pire on meurt. Marion Gervais, 2023, 29 minutes.

Contexte.

La relation d’un père, Claude, avec sa fille, Sarah. La jeunesse de l’une ; la maladie de l’autre. Il décide de quitter ce monde, dont il n’attend plus grand-chose et fait donc appel au suicide assisté (nous sommes en Suisse). Il prépare les détails de son enterrement et surtout il prépare Sarah à accepter cette séparation définitive. La mort dédramatisée.

Enjeu.

Le recours au suicide assisté est reconnu officiellement en Suisse, et non en France. Le film de Marion Gervais est donc une pièce versée à la réflexion qui ne peut que se développer dans notre pays. Cependant la situation concrète du film peut poser problème. Claude a décidé de mourir, d’en finir avec une maladie qui, nous dit-on, dure depuis 20 ans. Cependant, le film ne nous le présente pas comme malade. Il n’est pas sur un lit d’hôpital. Il ne semble pas souffrir. Sans dire qu’il est en pleine forme, il n’apparait vraiment pas en fin de vie. En plus le film laisse entendre qu’il a une vie sociale riche et surtout une vie familiale intense, dont la relation très intime avec Sarah est la meilleure marque. Alors, qu’est-ce qui justifie le suicide ? Le film ne donne pas d’explication. Claude n’a pas à se justifier. Le suicide n’est-il pas l’acte qui représente la liberté suprême de l’être humain, mettre fin à sa vie. Il s’agit alors de le faire dans les meilleures conditions possibles, pour soi et pour les autres.

Personnage(s).

Claude et Sarah, une relation affective intense. Claude est présenté comme un modèle de lucidité, sur lui et sur la vie. Sa décision est mûrement réfléchie et sa fille ne cherche pas à l’en dissuader.  Sarah a bien sûr quelque mal à l’accepter. Mais l’affection qu’elle porte à son père la pousse à accepter son choix. Elle traverse cette épreuve avec beaucoup de courage et de sérénité. La mort de son père ne remettra pas en cause son amour de la vie. Une grande victoire pour Claude.

Evaluation

Le film ne prend pas position pour ou contre le suicide assisté et laisse le spectateur se faire sa propre opinion. Il ne juge aucunement Claude et son choix. Il se contente de présenter un cas concret, sans vraiment l’approfondir puisque nous sommes dans un court métrage. Mais ce format est pleinement justifié, pour en rester à l’observation. Malgré la concision, le problème est nettement posé. Un film qui peut être utilisé avec profit pour lancer un débat public.

Avatar de jean pierre Carrier

Par jean pierre Carrier

Auteur du DICTIONNAIRE DU CINEMA DOCUMENTAIRE éditions Vendémiaire mars 2016. jpcag.carrier@wanadoo.fr 06 40 13 87 83

Laisser un commentaire