Portrait de cinéaste

Painlevé Jean.

Cinéaste français. (1902 – 1989)

Fils de Paul Painlevé plusieurs fois président du conseil, Jean Painlevé fit des études de médecine et devint biologiste, spécialisé dans la faune sous-marine. Il est considéré comme le « père fondateur » du cinéma scientifique.

         Ami de Jean Vigo et des surréalistes, il considère le cinéma comme un outil particulièrement efficace d’observation, mais pouvant surtout montrer plus que le simple visible. Dans ses films, il utilise toutes les ressources de la technique cinématographique, les accélérés et les ralentis, et tous les effets spéciaux disponibles à son époque. Grâce aux prises de vue avec microscope, ou au macro-cinéma, il montre l’inconnu, inaccessible à l’œil humain. Tout cela sans renoncer au côté esthétique des images. André Breton se déclara d’ailleurs admiratif de la beauté plastique de ses films. Il joua même dans certaines de ses réalisations sur le lyrisme. Dans Histoire de crevettes (1964) le commentaire est en alexandrins. Dans Les Amours de la pieuvre (1932), il utilise une musique électronique signée Pierre Henri. Scientifique, son cinéma n’en est pas moins profondément artistique.

         Dès avant la seconde guerre mondiale, il s’engage dans la lutte contre le nazisme. Son film Le Vampire, montrant sur une musique de Duke Ellington, comment la chauve-souris anesthésie sa proie avant de sucer son sang, est une métaphore historique dénonçant clairement le nazisme. Après la guerre il participe à la création de l’Union mondiale des documentaristes. Il est aussi un des fondateurs de l’Institut de la cinématographie scientifique et de la commission supérieure technique de l’image et du son. Parmi ses autres fonctions, il sera administrateur de la cinémathèque française et président de la fédération française des ciné-clubs.

Painlevé a réalisé deux films de fiction, ce qui est purement anecdotique. Par contre son œuvre documentaire est considérable, comportant plus de 200 titres. Son premier film, l’œuf d’épinoche, de la fécondation à l’éclosion, date de 1924, son dernier, Les pigeons du square, de 1982. Parmi les plus connus on peut citer L’Hippocampe (1933), étrange animal vertical où c’est le mâle qui accouche, ou Assassins d’eau douce (1946) sur la lutte des insectes et des larves dans une mare où les gros plans sont au niveau des films d’horreur.

Les films de Painlevé sont encore aujourd’hui des références dans l’histoire du cinéma documentaire.

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Par jean pierre Carrier

Auteur du DICTIONNAIRE DU CINEMA DOCUMENTAIRE éditions Vendémiaire mars 2016. jpcag.carrier@wanadoo.fr 06 40 13 87 83

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