Entretien : Gauthier Raguenes

Producteur – Les films Hatari

Comment êtes-vous devenu producteur ?

Comme tout le monde je crois, après mes 3 premières années de fac où j’ai fait mes humanités, lettres et histoire, où j’ai beaucoup lu, j’adorais le cinéma et puis je voulais faire des films, en réaliser comme tout le monde. Au jeu du cinéma à 20 ans, on veut toujours réaliser des films. Et quand je suis arrivé à la fac à Paris 8 en master High nation et création, j’ai testé. Du cinéma différent, que ce soit l’image, le son. Écrire du moment, j’étais pas très bon à chacun de ces endroits. J’étais pas très bon en fait. Il y a un endroit qui est super dans le cinéma pour les gens un peu comme moi qui sont un peu mauvais partout mais assez débrouillard et qui ont un côté un peu boy-scout, c’est la production. C’est un métier où il suffit d’être dans le bon de soi et d’être un peu le porte-voix des cinéastes. Et puis ça, c’est une idée qui me plaisait bien. J’avais été scout quand j’étais plus jeune, donc je savais organiser des tournages. Je savais organiser des gens. Donc rapidement c’est en commençant, en produisant les films de mes amis à Paris 8 que j’ai pris goût à ce métier et. De servir des cinéastes et de se mettre au service de leur vision. Et je m’y suis mis rapidement après mes 24 ans. de manière plus sérieuse, avec Michel Klein.

Est-ce que vous pouvez justement présenter la société Les Films Hatari ?

C’est une société créée par Michel Klein en en 2002. Et cette société, elle a eu la particularité d’être née à travers un gros coup d’éclat, en 2002 avec son associé Jérôme Larcher, qui avait produit une collection de courts métrages qui s’appelait les portraits. Une collection, c’est une commande initiée par Arte. Et le but de cette commande ? Ils avaient fait un constat. Le court-métrage était un peu sclérosé parce qu’on retrouvait dans cette dynamique de financement les mêmes défauts qu’il y avait dans le long métrage, c’est-à-dire la prééminence du texte sur la mise en scène, entre guillemets. On pourrait creuser, mais voilà on met autant de temps à faire un court-métrage qu’un long-métrage. Ils se sont dit, on va initier une collection de portraits des courts films de 15 Min où on limite les versions de scénario et on part vite en tournage. Ce qui fait qu’entre l’idée et le tournage il pouvait se passer 4 à 6 mois, ce qui sont des temps très courts de fabrication. Souvent on met beaucoup plus de temps parce que le temps de financement et de reformulation pour arriver à avoir ces financements est très long. Et donc ils font cette collection de portraits. I y en a 15. Et dans cette collection il y avait tous les cinéastes d’aujourd’hui, il y avait Thomas Ramos, Thomas Ramos, Sarah Léonor. Il y avait aussi Laurent Achard, évidemment, Thomas Salvador, Bertrand Mandico, toute une flopée de cinéastse, Jean-Paul Civeyrac, toute une flopée de cinéaste qui aujourd’hui font du long. La société, elle est née comme ça. Le cinéma, une affaire de génération avec des cinéastes qui avait le même âge que Michel et Jérôme quand ils se lancent pour ensuite les accompagner. Donc voilà, c’est une société qui a suivi un parcours assez classique, un premier chapitre de développement de courts métrages et ensuite les gens avec qui on a fait un court-métrage, on les accompagne sur le long. On a eu les premiers films ensuite de Sarah Léonard, ensuite il y a eu Une fille de Philippe Catherine aussi, évidemment. Philippe Catherine, qui était aussi dans la collection Portrait. Voilà, c’est une histoire qui s’écrit comme ça. Et puis ensuite, il y a eu Arnaud des Pallières, des têtes d’affiche. Voilà c’est une société bien identifiée dans le secteur ; ça reste une petite société, mais bien identifiée. Qui a beaucoup de longs à son actif.

Est-ce que vous pouvez nous proposer une définition du métier de producteur ?

Alors une définition ? Je vais en faire une officielle. Le producteur, c’est celui qui réunit les moyens techniques, financiers, artistiques afin de réaliser, de produire le film d’un cinéaste. Et de manière plus officieuse, je dirais que producteur, c’est le porte-voix d’un cinéaste ; c’est celui qui lui permet de matérialiser l’idée qu’il a dans sa tête, qui n’existe pas, et qui va l’aider, qui va croire avec lui, en cette idée, pour la mettre sous les yeux des spectateurs. Donc c’est un métier de foi, de persévérance, de croyance.

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Par jean pierre Carrier

Auteur du DICTIONNAIRE DU CINEMA DOCUMENTAIRE éditions Vendémiaire mars 2016. jpcag.carrier@wanadoo.fr 06 40 13 87 83

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