Portraits.

Portraits. Cédric Barbier. Videaste.eu, 29 portraits.

Dans le monde de cinéma documentaire, le portrait, surtout lorsqu’il est mis en série, a son maître incontesté, Alain Cavalier. On se souvient des deux premières séries intitulées sobrement Portrait. Deux fois douze petits films de 5 min environ et portant sur des femmes souvent âgées exerçant à Paris essentiellement des métiers en voie de disparition. La Dame-pipi, la Roulotteuse, la Fleuriste, La Corsetière, la Souffleuse de verre, l’Archetière, la Bistrote, la Rémouleuse etc. Et puis, en 2023 (est-ce la clôture de l’œuvre) sous le titre L’Amitié, 3 amis qui ont croisés la vie du cinéaste. Entre-temps on doit citer les 6 portraits XL (2017), en effet plus long que les premiers, Jacquotte, Daniel, Guillaume, Bernard, Léon, Philippe. Sans oublier Les Braves en 2008, ces personnes ordinaires qui ont pourtant vécu des actes de résistance, soit pendant la deuxième guerre mondiale (évasion) ou dans la guerre d’Algérie, contre la torture.

Est-ce possible, après Alain Cavalier de renouveler le genre du portrait ?

Or voici que Cédric Barbier, un vidéaste, comme il se désigne lui-même, se lance dans l’aventure. Un travail au long cours mené sur plusieurs années avec détermination et persévérance. Résultat, une série de 29 portraits concernant des personnes très différentes les unes des autres mais toutes présentant des particularités telles qu’elles peuvent être considérées comme uniques voir inoubliables.

De quoi –  de qui – s’agit-il ? La liste des personnes portraiturées est éloquente. On y fait des découvertes et il y a bien des surprises. Qui sont donc ces personnes « extraordinaires » dans ces portraits construits sous le signe « du vrai, du brut, du réel, sans triche ». Une belle profession de foi !

Voici quelques exemples selon les termes mêmes de l’auteur. Une couturière à paillettes, la folle cougar du marais parisien, un épicurien ancien directeur de discothèque, un skinhead traditionnel anti raciste, un punk à chien parisien, le regard d’un anar, le sauveur des cadenas d’amour et bien d’autres puisqu’il s’agit d’une série de 29 portraits au total.

A suivre donc pour une approche plus détaillée de ces portraits qu’on peut retrouver sur le site internet Videaste.eu. Ils ne sont pas (pour l’instant peut-être) diffusés au cinéma mais utilise la forme de la chaîne Youtube où l’on peut mesurer le nombre de clics pour décompter les visites et les like qui leur sont attribués. Une formule qui est déjà bien développée. Elle implique peut-être un style spécifique, bien différent de celui qui a fait la gloire de Cavalier : rapidité et brièveté dans les propos montés de façon extrêmement vive. Et des images qui n’utilisent pas le format vertical, mais multiplient les gros plans des personnes. Il y a peu de respiration même si certains de ces portraits atteignent quasiment 50 minutes, ce qui est relativement long pour une diffusion sur internet.

A suivre donc, pour une approche plus détaillée de ces portraits.