CHILI – Filmographie

Une sélection plutôt, dans une cinématographie où domine le coup d’état de 1973 et la dictature qui le suivit.

Nous n’avons pas cherché à donner la liste complète des cinéastes, Patricio Guzman et  Carmen Castillo

A Valparaiso, Joris Ivens.

Coincée entre le Pacifique et les Andes, Valparaiso est une ville mythique, mythique par son non (« Vallée paradis »), par son port, par ses collines.  Le film d’Ivens nous fait entrer dans ce mythe, il nous le montre de l’intérieur. Mais en même temps il prend ses distances par rapport à ce que cela implique, par rapport aux images convenues, sur la mer, les bateaux, les marins.

Basta ya de conciliar es tiempo de luchar. Leonardo Perez.

Les luttes lycéennes des années 2010 au Chili. Des luttes dont l’urgence est affirmée dès le titre du film. Des luttes de collégiens et de lycéens, qui n’ont pour certains que 13 ou 14 ans, des enfants presque encore, ou de jeunes adolescents. Des gosses ou des gamins diraient les adultes. Oui, mais exemplaires pour leur conscience politique.

La Bataille du Chili. Patricio Guzman.

            La lutte d’un peuple sans arme, dit le sous-titre de cette leçon d’histoire. Une leçon qui est en même temps une fresque épique, un opéra baroque en trois actes, une tragédie grecque, un document exceptionnel enregistrant sur le vif l’histoire en train de se faire.

Le Bouton de nacre. Patricio Guzman.

Un film où la poésie prend le pas sur la souffrance. La contemplation de l’océan et des côtes de la pointe sud du Chili, ne doit pas être perçue comme une échappatoire, une manière d’oublier des réalités trop terre à terre. Bien au contraire, la vision du ciel et de la mer est un appel pressant à ne rien laisser dans l’oubli, un appel à ramener à la lumière les périodes les plus sombres du passé.

Le Cas Pinochet, Patricio Guzman.

Le Cas Pinochet n’est pas le film le plus connu de Guzman. Pourtant il marque une étape importante dans le travail de mémoire qu’il effectue de film en film. Montrant comment la justice internationale peut, même si elle ne réussit pas totalement à propos de Pinochet, ne pas laisser impunis les crimes d’une dictature, son cinéma est une leçon d’humanisme et un cri en faveur de la liberté.

La Cordillère des songes. Patricio Guzman

Après le désert du nord et l’exploration des étoiles, après l’océan du sud et les fonds sous-marins, la montagne du nord au sud ou du sud au nord, la découverte de l’épine dorsale – ou la colonne vertébrale, selon des clichés habituels – du Chili, un triptyque donc pour ne rien oublier de l’histoire douloureuse de ce pays que le cinéaste a quitté il y a plus de quarante ans, pour vivre en exil.

Les Enfants des mille jours, Claudia Soto Mansilla et Jaco Biderman.

            Mille jours, c’est la durée de la présidence Allende, depuis son élection en 1970 jusqu’au 11 septembre 1973, jour de son suicide dans le palais présidentiel de la Moneda bombardé par les avions de la junte militaire. Quarante ans après, il est grand temps de réaliser un inventaire aussi complet que possible de cette période marquante de l’histoire du Chili mais pratiquement oubliée par les Chiliens, du moins les plus jeunes. Les enfants des mille jours se donne pour tâche de raviver la mémoire de ceux pour qui la page de l’Unité Populaire est définitivement tournée comme de ceux qui l’ayant connue sont restés traumatisés par le coup d’Etat qui y mis fin et la répression sauvage qui suivi, au point d’en être presque amnésiques.

Nostalgie de la lumière. Patricio Guzmán

Le désert d’Atacama, au Chili, est réputé pour la pureté de son air. Ne contenant aucune trace d’humidité, il est particulièrement propice à l’observation des étoiles. De puissants télescopes y ont été installés et les astronomes du monde entier viennent y étudier le ciel. Le sol de ce désert aride ne contient, lui, aucune trace de vie. Pas d’animaux, pas d’insectes. C’est pourquoi il a conservé presque intacts les restes de civilisations passées et les archéologues côtoient les astronomes sur ce vaste territoire.

Rue Santa Fe, Carmen Castillo.

Le 5 octobre 1974, l’armée chilienne donne l’assaut à la maison de la rue Santa Fe où vivent dans la clandestinité depuis plus de 10 mois Miguel Enriquez, le dirigeant du Mir (Movimiento de Izquierda Revolucionaria – Mouvement de la gauche révolutionnaire) et sa compagne, Carmen Castillo. Miguel est tué, les armes à la main. Carmen, enceinte, est blessée par l’explosion d’une grenade. Trainée dans la rue par un soldat, elle sera sauvée par un voisin qui appelle une ambulance et la fait conduire à l’hôpital. Elle perdra son enfant, mais pourra quitter le Chili de la dictature quelques jours après, pour un long exil dans différents pays d’Europe, et finir par s’installer à Paris. Le 5 octobre 1974 est la date déterminante du film et la maison de la rue Santa Fe le lieu qui cristallise tous les souvenirs de la cinéaste.

Salvador Allende, Patricio Guzmán.

            30 ans après le coup d’État qui mit fin tragiquement à sa présidence, Patricio Guzmán consacre un film hommage à Salvador Allende. Un hommage personnel, pour un homme qui a marqué toute la vie du cinéaste. Une vie marquée par l’immense espoir d’une vie plus juste et plus libre que fit naître son élection et que son gouvernement commença à réaliser.

Santiago, Italia, Nanni Moretti.

Ce film évoquant le Chili d’Allende et le coup d’Etat de Pinochet concerne en fait l’Italie, une Italie qui accueillit, grâce à l’action de son ambassade à Santiago, des centaines de réfugiés essayant de fuir la terreur de la dictature naissante. Beaucoup de ces réfugiés vivent encore en Italie. C’est eux que Moretti a retrouvés, pour leur donner la parole. Et cette parole trouve immédiatement un écho politique considérable dans le contexte actuel de l’arrivée au pouvoir – en Italie et ailleurs en Europe- d’un populisme proche d’une droite extrême, qui fait la chasse aux migrants et qui refuse d’accueillir sur son sol les réfugiés fuyant la guerre.

Zona Franca. Georgi Lazarevski

La Patagonie, la pointe extrême du Chili, le bout du bout du monde, le pays du détroit de Magellan. Un paysage vide, en dehors de glaciers qui se jettent dans la mer. Là rien ne pousse, ou pas grand-chose. Et pourtant, c’est un pays qui vit. Où les habitants font plus que survivent puisqu’ils se révoltent.

Par jean pierre Carrier

Auteur du DICTIONNAIRE DU CINEMA DOCUMENTAIRE éditions Vendémiaire mars 2016. jpcag.carrier@wanadoo.fr 06 40 13 87 83

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