Frontaliers.

Il était une fois dans l’est. Samuel Bollendorff, Mehdi Ahoudig, 2023, 52 minutes.

Contexte.

La Lorraine, et tout l(est de la France, est une région industriellement sinistrée, avec les conséquences que l’on connait sur l’emploi. Mais, il existe une solution : aller travailler au Luxembourg. Du moins si l’on n’a pas peur de faire quotidiennement des heures de route, avec les bouchons que l’on peut imaginer. Il faut donc se lever tôt, partir avant 8 heures et revenir le soir après 20 heures. Dans ces conditions il n’est guère possible de voir ses enfants grandir. Mais le niveau de salaire fait vite oublier ces inconvénients.

Enjeu.

Le Luxembourg, le paradis des jeunes cadres travaillant dans la finance ? Avec des salaires bien supérieurs à ce qui est pratiqué en France. Et même pour les travailleurs du bâtiment par exemple. Des salaires qui permettent une vie aisée, une voiture de luxe, une maison neuve, des voyages pendant les vacances0 Une vie de travail où l’on ne compte pas les heures passés au bureau ou sur le chantier. Le jeu en vaut-il la chandelle ?

Personnages.

Des couples jeunes. Souvent ils ont leur premier enfant, encore bébé. Leur vie est rythmée par le travail. Mais ils ne se plaignent pas. Il ne leur viendrait pas à l’idée de contester le système.

En contre-point, un retraité. Il ne compte pas les années passées à franchir la frontière pour aller travailler. Son fils d’ailleurs suit la même voie. Peut-il faire autrement ? A la retraite est-il heureux de vivre enfin en France ? Le film ne le dit pas ouvertement. Du coup, on peut en douter.

Le seul à ne pas travailler au Luxembourg, c’est l’agent immobilier, celui qui vend les maisons neuves du lotissement – des maisons avec un garage pour deux voitures. Lui aussi, à sa façon, il profite des bienfaits du Luxembourg.

Evaluation

Il était une fois dans l’est est un film choral. La série de portraits qu’il présente ne sont guère approfondis. Mais ce qui compte, c’est l’atmosphère qui se dégage de leur succession. Dans le lotissement que ces frontaliers habitent – une véritable ville nouvelle- tout est calme et paisible. Façon de laisser entendre que leur vie de frontalier est plutôt cool. Rien à voir avec celle que connaissent les immigrés et réfugiés. Et la tonalité du film dans son ensemble rend bien compte de cette différence.

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Par jean pierre Carrier

Auteur du DICTIONNAIRE DU CINEMA DOCUMENTAIRE éditions Vendémiaire mars 2016. jpcag.carrier@wanadoo.fr 06 40 13 87 83

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