Vive les microbes. Marie-Monique Robin, 2024, 94 minutes.
Marie-Monique Robin est une militante écologique. Elle met son cinéma au service de grande cause, la dénonciation du Roundup ou de la société Monsanto par exemple et d’une façon générale l’agriculture intensive et industrielle qui ne produit que grâce aux pesticides et aux engrais chimiques avec les effets que l’on sait sur leur environnement et la santé de tout un chacun. Il est temps de changer de paradigme, de revenir à des pratiques raisonnables et de modifier nos habitudes de consommation. Il y va de l’avenir de la planète et de l’humanité.
Aujourd’hui elle entreprend une nouvelle croisade, la défense des microbes, ce qui au premier abord peut sembler un peu farfelu mais qui va se révéler aux dires de nombreux scientifiques (allergologues, immunologues et autres professeurs de médecine) plus sérieux qu’on n’aurait pu le penser. En fait il s’agit tout simplement de la santé publique et plus particulièrement de celle des enfants, dès le plus le jeune âge.
La méthode de la cinéaste est toujours la même. Elle part dans une grande enquête dans le monde entier. Ici la Finlande l’Allemagne, et jusqu’en Thaïlande. Elle rencontre le plus grand nombre de spécialités possibles et elle met en lumière leur méthode et leurs résultats. Et là, les conclusions sont particulièrement parlantes. Il s’agit bien de réhabiliter les microbes dans les représentations populaires.
Certes il y a de mauvais microbe, la plupart des virus sont en fait. Mais aussi des microbes, beaucoup de bactéries, qui sont indispensables à la bonne santé de l’enfant et des adultes. Marie-Monique Robin rapporte beaucoup d’observations dans l’évolution des pandémies et de la santé publique où l’on note une augmentation importante ces dernières décennies du nombre d’allergies et de cas d’asthme Or ces affections ne touchent pas tout le monde de façon indistincte. D’une façon générale, les enfants des villes sont beaucoup plus fréquemment atteints que ceux de la campagne. Toutes les enquêtes et expérimentations concluent que les enfants qui n’ont pas été exposés dans leur petite enfance aux bactéries sont beaucoup plus enclins à développer de l’asthme et des allergies que ceux qui non pas été systématiquement mis à l’abri de microbes. Une vie assez aseptisée, surprotégée, est responsable de l’augmentation effrayante des allergies. Les bactéries sont donc indispensables à la bonne santé des enfants.
Marie-Monique Robin filme avec un plaisir évident ces enfants qui jouent dans le foin à côté des vaches, qui aident à nettoyer les étables, comment Finlande, et qui vont chercher les champignons en forêt avec leur classe. Alors, boire du lait cru peut devenir un slogan tout simple mais particulièrement efficace.
Bref un film de vulgarisation certes, mais qui ne tombe je menais dans la simplification à outrance. Les animations du sang avec ses globules (on peut penser à Il était une fois la vie mais sans la forme humaine donnée aux cellules) dont le rôle est expliqué clairement, réussissent parfaitement ce pari de convaincre grâce à des recherches scientifiques toujours compréhensibles et présentées par des chercheuses et des chercheurs passionné.e.s et très charismatique. Un modèle de ce qui peut être le cinéma scientifique moderne.
