Itsi Bitsi Films
1. Comment êtes-vous devenue productrice ?
J’ai toujours eu envie de travailler assez jeune, j’ai suivi une formation de trois ans à l’ESRA à Paris en production et dès la fin de mes études, j’ai travaillé dans plusieurs sociétés de production pour la télévision et le cinéma. Ensuite, je me suis réorientée vers l’assistanat en réalisation, c’est comme ça que j’ai rencontré François sur son film Trois Femmes Brûlées, produit par Moderato. Aujourd’hui, je travaille avec plusieurs réalisateurs et réalisatrices que j’ai d’abord accompagnés en tant qu’assistante. Après cinq ans d’expérience en tant qu’assistante réalisatrice, j’ai décidé de monter ma propre société en parallèle de la production de Des Hommes Désintéressés. Ce projet, ainsi que le soutien de François Robic, m’ont donné l’impulsion et la confiance nécessaires pour lancer mon entreprise. J’ai rapidement été rejointe par ma formidable associée, Raphaëlle Cittanova, avec qui je produis maintenant en duo.
2. Pouvez-vous nous présenter Itsi Bitsi Films ?
Itsi Bitsi Films est une société de production fondée en 2023 par Juliette Desseauve, vite rejointe par Raphaëlle Cittanova, avec la volonté de soutenir des auteurs.rices et récits de forme libre, qui tendent à bousculer les frontières du réel et de ses représentations.
Sensible aux propositions hors normes, que ce soit par leur format, leur esthétique ou leur propos, Itsi Bitsi Films développe actuellement plusieurs projets de courts et longs métrages documentaires et de fiction, avec la volonté d’explorer la diversité des champs cinématographiques pour réaliser des films qui entrent en résonance avec le monde actuel.
3. Quelle définition donnez-vous au métier de producteur-trice ?
Être productrice est, selon moi, un métier très pluriel. Il s’agit d’accompagner le film à chaque étape : de l’écriture au financement, en passant par la production et le montage. Cela inclut aussi d’accompagner une équipe, ainsi que de gérer une société. Aucune journée ne se ressemble, et j’aime cette diversité. J’ai toujours recherché cette variété dans le cinéma, et en tant qu’assistante réalisatrice, j’étais frustrée de devoir abandonner le film une fois le tournage terminé.
4. Produire de la fiction ou du documentaire, y a-t-il des différences ?
Oui, bien sûr. Dans le documentaire, les équipes sont généralement plus réduites. Après plusieurs années sur des plateaux de fiction, j’ai ressenti le besoin de me raccrocher à des choses plus réelles, de me reconnecter à des réalités plus tangibles. La fiction, avec les moyens importants qu’elle mobilise, peut parfois donner le tournis. En documentaire, il faut constamment s’adapter et se confronter au réel, ce que j’apprécie beaucoup. Toutefois, pour l’accompagnement à l’écriture et la recherche de financements, les démarches sont assez similaires.
5. Comment voyez-vous l’avenir du documentaire en France ?
Je suis d’un naturel optimiste, et j’espère que le documentaire trouvera davantage sa place en salles et que les petits films pourront être mieux valorisés. Les choses évoluent, et de plus en plus de personnes s’investissent pour que le documentaire gagne en visibilité. Festivals, distributeurs et plateformes comme Tënk contribuent à cette dynamique. J’espère que cela continuera, et je ferai de mon mieux pour que nos documentaires soient vus par le plus grand nombre !
6. Quels sont vos projets à court et moyen terme ?
Nous développons actuellement plusieurs courts et longs métrages documentaires. Nous allons bientôt commencer la post-production du film de Pauline Doméjean, La Chambre de ma sœur, soutenu par la Région Île-de-France. Ce film suit la petite sœur de la réalisatrice, qui s’est installée à Londres pour ses études après une longue période de dépression. Ensemble, elles explorent la chambre comme un lieu de refuge, symbolisant sa quête de guérison.
