Vus en 2024, en avant-première ou en festival, ils n’ont pas fait l’objet d’une chronique sur le Dicodoc. Regrettable.
Des oublis qu’il faut réparer, ne serait-ce que par une note brève.
Certains de ces films sont annoncés en salle en 2025. L’occasion d’en reparler.
La Cour
Antarès Bassis. 2023, 87 minutes
Un immeuble, dans une banlieue comme une autre, pendant le confinement dû au Covid. Toute une vie sociale s’y déploie. A 20 heures on applaudit les soignants aux fenêtres. Le matin on fait de l’exercice physique. Le soir en se réunit de façon clandestine pour chanter. Une ambiance bien loin de la fin du monde. On tisse des liens. On apprend à se connaître. On meuble de sourires ces temps de vacances imposés. Qu’en restera-t-il après le confinement ?
The Flats
Alessandra Celesia. France, Belgique, Irlande, Royaume-Uni, 2024, 114 minutes.
Les »troubles » d’Irlande du Nord, quels souvenirs ceux qui les ont vécus en ont-ils ? Comment se les remémorer aujourd’hui ? C’est dans un immeuble de Belfast, dans un quartier catholique, que la mémoire fait son travail. L’IRA, Bobby Sands, les manifestations, images d’archives à l’appui. Peut-on reconstituer un passé si douloureux ?
La disparition des lucioles.
Vincent Marie. 2024, 52 minutes.
Une référence à Pasolini. Son texte de 1975, peu de temps avant son assassinat, décrivait le monde comme un enfer où ne subsistait plus aucune lumière. Et pourtant ces rencontres avec des auteurs de BD, leur travail tentant d’éclairer la ruralité d’un jour nouveau, ne nous proposent-elles pas quelques lueurs d’espoir en une vie meilleure ? Ne faudrait-il pas alors parler, avec George Didi-Huberman, d’une renaissance ou, mieux, d’une survivance des lucioles
Grand me
Atiye Zare Arandi. Belgique, Iran, 2024, 78 minutes
En Iran, les petites filles sont considérées comme des adultes à neuf ans. Juridiquement parlant du moins. Mais peuvent-elles prendre en main leur destinée, en toute autonomie. Le film expose le cas de Mélina, neuf an donc. Mélina est une enfant du divorce. Elle vit chez ses grands-parents maternels. Ses deux parents sont remariés. Elle n’a de contact avec son père que par téléphone. Et elle rencontre sa mère le plus souvent dans la voiture de cette dernière. Une situation peu favorable à la communication. Tout au long du film, elle se débat au milieu de problèmes familiaux qui la dépassent. Mais elle doit prendre une décision. Ce sera de rester chez ses grands-parents. Un échec pour les parents désunis.
Grand Prix longs-métrages documentaires au Festival International du Film d’Education d’Evreux ; 2024.
Fragments d’un parcours amoureux
Chloé Barreau. Italie, 2023, 95 minutes.
La vie amoureuse de Chloé, vue par ses partenaires (les ex), par ceux qui l’ont aimée. Une vie riche, souvent tumultueuse, qu’elle a filmée depuis ses 16 ans, depuis ses premiers émois d’adolescentes. Une succession de souvenirs qui reconstituent une histoire, l’histoire universelle du sentiment amoureux.
Apprendre
Claire Simon. 2024, 105 minutes.
Une école primaire de la banlieue parisienne. Un regard centré sur ces enfants, de six à dix ou onze ans. Des enfants filmés à hauteur d’enfant, sans plongée qui les dominerait. Les jeux dans la cour de récréation, les apprentissages dans la classe. Dans les deux cas, c’est le vivre ensemble qui est au centre des activité, sans oublier le lire-écrire et le compter.
Dreamers. Une vie dans l’ombre.
Stéphanie Barbey, Luc Peter. Suisse, Allemagne, 2023, 84 minutes.
La vie d’immigrés mexicains à Chicago. Ils sont arrivés en famille en 1993 et ne sont jamais retournés dans leur pays d’origine. Leur nouvelle vie est faite d’incertitudes. Ils n’ont pas la nationalité américaine et risque d’être renvoyés au Mexique s’ils ont la malchance d’avoir affaire, même pour une broutille, à la police. S’il leur reste u n rêve, c’est d’obtenir la nationalité américaine. Mais ce rêve semble s’éloigner d’eux au fil des ans.
