Paradis. Alexander Abaturov, France-Suisse, 2022, 89 minutes.
Plutôt l’enfer, le feu de l’enfer. Un incendie comme la sécheresse et le réchauffement climatique en suscitent aux quatre coins du monde, du Canada à la Grèce, et aussi en Sibérie. De véritables catastrophes écologiques.
Nous sommes donc en Sibérie, au cœur d’un gigantesque feu qui détruit la taïga. Et obscurcit le ciel d’épaisse fumée. Les villages sont menacés, certains sont détruits et la population impuissante ne peut que se résigner devant l’ampleur du désastre.
Non, en fait, tous ne se résignent pas. Il ne suffit pas d’attendre la pluie, il faut combattre le feu, le circonscrire, lui couper la possibilité d’extension. Pour cela, il faut creuser des tranchées et allumer des contre-feux et pas avoir peur de s’approcher au plus près des foyers actifs.
Le film d’Alexander Abaturov est un film de courage, de combat. Abandonnés des autorités, livrées à eux-mêmes les paysans ne peuvent que compter sur leur maigre équipement, un tracteur, et leur volonté de ne pas baisser les bras.
Paradis est aussi un film de participation. Ne pas avoir peur de prendre tous les risques pour rapprocher au plus près du gigantesque feu. Cela nous donne des images impressionnantes, d’immenses flammes qui s’élèvent jusqu’à la cime des arbres, dans un rideau de fumée. Impressionnant.
Le film, pourtant, se termine sur une note d’optimisme. La pluie arrive enfin. Mais le répit risque d’être bien court.
