Révolution au Soudan

Soudan, souviens-toi. Hind Meddeb, 2024, 74 minutes.

Il y a eu une révolution au Soudan. Une révolution pacifique, une révolution ou les femmes étaient impliquées dans les revendications de leurs droits, une révolution contre la dictature, contre le régime islamique. Une révolution joyeuse, avec ses sit in, ses chansons, ses slogans. Une révolution de jeunes. Mais aussi de tout un peuple. Une révolution qui est venu à bout de l’ancien régime. Et pourtant.

Le film de Hind Meddeb commence par la guerre. Une évocation de la guerre qui déchire le Soudan. Des rues vides. Avec seulement des papiers poussés par le vent. La révolution, c’était quatre ans avant.

Le film nous plonge, nous immerge dans cette période révolutionnaire où le peuple prend la parole et surtout où les femmes revendiquent un Soudan nouveau, où il n’y aurait plus d’esclavage.

Aux plans de liesse populaire dans les sit in, succèdent pourtant la répression. Les tirs sur la foule, les bastonnades, les destructions, la terreur instaurée par l’armée. Le film bascule. La vie pourra-t-elle reprendre ?

Mais la poésie, les chansons, la musique. L’espoir peut-il subsister ?

Le film retrace cette période noire, incertaine. Avec ce coup d’État du général Al Burhan qui vise à rétablir la dictature de l’ancien régime. La cinéaste montre la répression, mais elle filme aussi la parole des femmes dans des groupes de parole justement. « On ne peut pas tuer une âme, encore moins une idée ». D’ailleurs, la dernière chanson sur le générique de fin de fin dit « ma liberté, ma lumière adorée ». Cette chanson de Arthur H est un vibrant hommage aux Soudanais et soudanaises assassiné.e.s par l’armée. Ceux qui ont survécu ont été poussés à l’exil.

Le cinéma alors se doit de faire preuve de mémoire.

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Par jean pierre Carrier

Auteur du DICTIONNAIRE DU CINEMA DOCUMENTAIRE éditions Vendémiaire mars 2016. jpcag.carrier@wanadoo.fr 06 40 13 87 83

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