Claude McKay, errances d’un poète révolté. Matthieu Verdeil, 2025, 54 minutes.
If we must die—let it not be like hogs
Hunted and penned in an inglorious spot,
While round us bark the mad and hungry dogs,
Making their mock at our accursed lot.
If we must die—oh, let us nobly die,
So that our precious blood may not be shed
In vain; then even the monsters we defy
Shall be constrained to honor us though dead!
Oh, Kinsmen! We must meet the common foe;
Though far outnumbered, let us show us brave,
And for their thousand blows deal one deathblow!
What though before us lies the open grave?
Like men we’ll face the murderous, cowardly pack,
Pressed to the wall, dying, but fighting back!
If we must die, le poème qui rendit son auteur, le jamaïcain Claude McKay célèbre à Harlem et, tout au long du XX°, dans les combats pour les droits civiques des afro-américains. Un cri de révolte. Ecrit en 1918, il n’a rien perdu de son actualité !
Le film que lui consacre aujourd’hui Matthieu Verdeil, en retraçant sa vie et en évoquant son œuvre, lui donne enfin sa juste place dans la littérature mondiale et dans l’histoire des luttes politiques aux États Unis et jusqu’en URSS.
MacKay eut une vie de vagabond, bourlinguant de Harlem à Paris et jusqu’à Moscou où il rencontra Trotski et les autres dirigeants bolchéviques. Il vécu dans les bas-fonds du port de Marseille au milieu des dockers. Il rencontra Aimé Césaire et influença sans doute les penseurs de la négritude. Il se lia d’amitié avec des célébrités diverses, Chaplin ou Fitzgerald par exemple.
Son œuvre comporte aussi des romans, Banjo, Romance à Marseille, une autobiographie, Un sacré bout de chemins, et des essais qui défendent tous la cause noire.
Un film d’archive bien sûr, porté par la voix de Gaël Faye. Un film qui vibre d’un souffle poétique puissant à l’image de ce poète qui est indispensable de ne pas oublier.
Festival International du Film d’Histoire, Pessac 2025
