Deux clips et un film, écrits et réalisés par François Zabaleta
Travailler les images, les modifier, les arranger, les déformer, les manipuler, les superposer, les trafiquer, les appauvrir et les enrichir à la fois…
Les rendre multiples, confuses, méconnaissables, dissonantes, invraisemblables…
Ne pas les laisser en paix.
Ne leur laisser aucun espoir de brillance, de luminance, d’éclat pur, aucun espoir de beauté.
Clip 1 : Sometimes I Feel Like a Motherless Child par Monde Verhaeghe


Clip 2 : Wayfaring Stranger par Monde Verhaeghe


Le film : Accueillir les ténèbres (2022, 28 minutes)



Les clips : donner à voir une chanson. Ici, deux chansons interprétées merveilleusement par Monde Verhaeghe. Une voix inoubliable, faite pour hanter celui qui prend le risque de l’écouter. Une chaleur glaçante…
Un clip, c’est ne pas pouvoir écouter la chanteuse les yeux fermés. Et pourtant, comment ne pas désirer être seul avec cette voix, l’avoir pour soi seul et la garder à jamais. Mais il y a des images. Et la voix prend corps. Elle devient personnage.
Une chanteuse, une voix, un regard.
Un personnage, du noir et des couleurs.
La pluie et le bitume brillant.
La nuit enveloppante.
Le film : un récit stupéfiant, hallucinant et halluciné, irrationnel, incompréhensible.
Le récit d’une déchéance, d’une maladie, d’une folie, d’un envoutement, d’une possession.
Un récit en première personne, une voix terne, monotone, presque murmurée, comme si ce qu’elle avait à dire était un secret. Ou quelque chose d’inouï, qu’il ne faut pas entendre, qu’on ne devrait pas écouter.
Et des images qui s’enchâssent les unes dans les autres, pour tout brouiller, jusqu’à l’ultime inacceptable du flot de sang des buffles égorgés lors de rites religieux en Indonésie.