Ce qui nous sauve. David Nicolas Parel. 2022, 65 minutes.
Toutes les nuits avec les ambulanciers à Genève. Toutes les urgences, de l’accident de voiture à l’avc de la vieille dame. Des cas toujours spécifiques. Ambulancier, un métier qui ne connait pas la routine. Chaque nuit offre son lot de situations nouvelles. Un métier difficile, usant, mais qui renvoie souvent à une passion. Sauver les autres. Consacrer sa vie à venir en aide à ceux qui en ont besoin.

Le film nous immerge dans la nuit de Genève en compagnie d’un binôme, un attelage à priori improbable. Une jeune fille et un homme mûr, beaucoup plus âgé qu’elle donc. Elle, Mégane, 26 ans, vient d’entrer dans le métier. Lui, Christophe, est ambulancier depuis 35 ans et il est bien décidé à poursuivre sa carrière jusqu’à l’âge de la retraite. C’est dire qu’il en a vu des accidents, des blessés, des mourants. C’est dire qu’il a de l’expérience. Mais il n’est nullement blasé. Et il prend grand soin de sa partenaire de travail, veillant à lui transmettre son savoir-faire, ses techniques, sa connaissance du terrain et surtout son engagement dans le métier, sa passion.

Le film qui suit leurs nuits nous séduit par la qualité de son noir et blanc, la précision de ses cadrages au plus près de l’action. Mais il y a toujours une grande pudeur dans le filmage de ceux qui sont secourus. Ce qui est particulièrement marquant ici, c’est l’humanisme profond qui se dégage de chaque situation, grâce essentiellement à celui que manifestent les deux protagonistes. Car le réalisateur, qui a visiblement toute leur confiance, les présente dans toute l’étendue de leur humanité. Nous accompagnons même Mégane lorsqu’elle retrouve, après le travail, son compagnon et ses chiens. Une intimité qui n’a rien de voyeuriste.

Ambulancier, des femmes et des hommes de l’ombre, que le cinéma sait si bien mettre en lumière.
Festival International du Film d’Education, Evreux 2022.