Carine et le camion à frites. Yann Ducreux. 2024. 55 Minutes.
Avec son petit camion transformé en snack itinérant,( le bien nommé Au petit creux) Carine a travaillé pendant plus de 12 ans comme auto entrepreneuse. S’installant près du lac, là où les touristes et les locaux viennent se baigner. Elle leur sert de la bière ou du coca. Et prépare des burgers et d’autres sandwichs. Et surtout de belles assiettes de frites. Mais voilà, les touristes se font plus rares. Et surtout, le camion arrive en fin de course (belle séquence détaillant le contrôle technique). Mais est-il possible financièrement de le remplacer ?
Carine envisage donc une reconversion, elle fait déjà des ménages le matin. Alors, il ne lui est pas difficile de trouver un emploi dans une institution accueillant des personnes handicapées. L’heure de la retraite est encore loin. Et semble même s’éloigner au fil des ans.
Le film consacré à cette femme énergique et particulièrement souriante par son fils est donc un portrait intimiste. Mais qui déborde largement du cadre d’une situation individuelle pour aborder le problème du travail des seniors, leurs difficultés professionnelles, pas seulement liées d’ailleurs au vieillissement. Mais aussi leur volonté de ne pas se laisser aller et de savoir rebondir sans s’enfermer dans la nostalgie du bon vieux temps.
Le cinéaste filme souvent Carine au volant de son camion. Celui-ci sillonne les routes par tout temps. On est presque dans un road movie. Et même lorsque tout le paysage est enneigé. Ce qui nous vaut de belles images des cimes blanches dans ces Hautes-Alpes.au climat plutôt rude. On la retrouve chez elle, avec sa fille par exemple, dans un quotidien filmé de façon banale mais qui correspond parfaitement à au personnage. Un personnage qui n’a rien du héros mais qui respire la joie de vivre.
Un film qui, mine de rien, nous donne une belle leçon d’optimisme.
