Caiti Blues. Justine Harbonnier, France, 2023, 84 minutes.
Un film musical. Un film où il y a de la musique. Où la musique joue un grand rôle. C’est ce qu’indique le titre. Mais pas que.
Ce film, c’est aussi le portrait d’une jeune fille, américaine. Caiti. Elle vivait à New York. Puis elle est partie pour San Francisco. Mais elle s’est arrêtée en chemin. A Madrid, très exactement. Un trou paumé, au Nouveau-Mexique. Elle y travaille comme serveuse dans une taverne. Elle cherche un autre boulot.

La musque c’est le blues. Guitare et harmonica. Et la voix de Caiti. Elle a toujours chanté. Et elle aime ça. Les habitués de Madrid aiment l’entendre. Nous aussi.
Des chansons plutôt tristes, mais entrainantes. Du blues, quoi.
La vie à Madrid pourrait être gagnée par l’ennui. Mais ses habitants ont le sens de la fête, du déguisement, de la musique. Et ils s’en donnent à cœur joie. Une ambiance joyeuse où on ressent les liens d’amitié qui unissent cette petite communauté. Et Caiti y a toute sa place.

Le film de Justine Harbonnier a cette mélancolie caractéristique sans doute des villes fantômes américaines, une torpeur secouée par la musique, et l’alcool. Le portrait de Caiti est en harmonie avec celui de la ville. Nous la suivons depuis son enfance grâce à des archives familiales. Et nous découvrons son moral du moment grâce aux émissions qu’elle anime sur la radio locale où elle se raconte, franche et directe. Ses espoirs de jeunesse sont du passé. Aujourd’hui elle semble dominée par le désenchantement.

Un film américain réalisée par une Française. Un regard direct, qui n’est nullement influencé par l’idéologie. Réalisé après l’élection de Trump, il ne donne pas l’impression d’être marqué par les slogans de ce dernier.

