Le veilleur. Lou du Pontavice et Victoire Bonin Grais, France-Belgique, 2024, 77 minutes.
Un couple de travailleurs chinois, lui veilleur de nuit, elle concierge dans un hôtel de luxe. Ils n’ont qu’un enfant, un fils qui mobilise toute leur attention, qui est toute leur vie, et pour lequel il sacrifie tout ce qu’ils ont, toute leur énergie et leur force de travail. Un enfant unique qui profite de ce que ses parents font pour lui.

Ce fils apprend la musique. Il joue du cor, élève de l’académie de musique de Pékin. Au cours du film, il part à l’étranger, en Estonie, pour poursuivre ses études musicales et surtout pour tenter d’entrer dans un orchestre prestigieux. Ce qu’il réalisera effectivement.

L’enfant parti, les parents se retrouvent bien seuls. Couple abandonné qui attend impatiemment les appels téléphoniques du fils, des communications qui ne durent jamais assez longtemps tant le père surtout a des conseils à donner à son fils. Ce qui d’ailleurs crée quelques dissensions dans le couple. Une dispute a lieu dans une minuscule tente plantée en bordure de mer. Chacun revendique de savoir comment il faut aider ce fils éloigné d’eux.

Le film montre la vie quotidienne de ce couple qui vit en marge de l’essor économique de leur pays. Ils ont un travail qui leur permet d’aider leur fils étudiant à l’étranger. Ils vivent dans une un minuscule appartement qui semble se réduire à une pièce avec des lits superposé. On les voit même camper sur une plage dans une petite tente pour deux personnes. Leur vie doit être bien monotone. Heureusement, ils ont de bonnes relations avec leur fils dont le succès artistique est leur plus grande satisfaction.

Le veilleur est donc un film sur la famille chinoise. Des travailleurs qui ne vivent que par procuration à travers leur fils. La situation politique et économique du pays n’est pas abordée, mais on la sent pesant sur la vie des personnes. Le père réussira à partir rejoindre son fils à l’étranger. Pas vraiment une migration. On sent bien qu’il reviendra en Chine, où rien pour lui n’aura changé.
Fipadoc, Biarritz 2025.

