Le docteur et la femme-médecine. Lydie Turco, 2024, 59 minutes.
Ce film est une rencontre, un échange, une confrontation, un partage. Un contact entre deux formes de médecine si différentes. Mais qui poursuivent le même but au service des hommes.
Le docteur Alexandre, c’est le chef du service d’addictologie du CHU de Rouen. Un homme au sommet de la hiérarchie hospitalière. Il dirige, organise, pilote, une équipe de soignants soudée et tout aussi dévouée que lui. Une belle image du travail en équipe où chacun a sa place, où chacun peut s’appuyer sur le groupe. Où c’est le collectif qui donne son sens à chaque soin. À toutes les relations avec les patients.
La femme médecine, c’est Shianne. Elle aussi est psychiatre. Native d’une tribu, les Senecas, dans l’Ohio, aux États-Unis. Elle représente donc la médecine traditionnelle, où elle incarne l’esprit de la forêt et du feu, les deux éléments fondamentaux de son exercice de la médecine.
Comment ont-ils pu se rencontrer ? Comment peuvent-ils se comprendre ? Est-il possible que chacun apporte à l’autre ? Le reçoive dans sa propre pratique. Et la faire évoluer. Car il ne s’agit pas uniquement d’une connaissance réciproque, bien qu’elle soit bien sûr indispensable, mais il faut aller au-delà de la connaissance. Il faut aller vivre avec l’autre, entrer dans son monde.
C’est pourquoi le film est un film de voyage, de découverte. Se plonger dans l’univers de l’autre, dans l’inconnu. Allez s’imprégner de pratiques différentes, être à l’écoute de cette différence.
Notre médecine peut-elle être transformée par le contact avec la médecine traditionnelle amérindienne ? Sans doute pas de fond en comble, mais ce contact peut insuffler chez les soignants un esprit nouveau, en tout cas ouvrir une réflexion, sur l’usage des médicaments par exemple. L’hôpital de jour n’est pas une « hutte de guérison ». Mais les pratiques qui s’y déroulent ne peuvent pas être purement et simplement rejetées au nom du rationalisme scientifique. Le film montre bien comment la rencontre avec la médecine traditionnelle peut améliorer la prise en charge des patients. Et la relation avec eux.
Une belle illustration de la possibilité – et de l’utilité – de l’interculturalisme dans le domaine de la santé.
