Jim Morrison, last days in Paris. Olivier Monssens, 2021 ; 52 minutes.
Les Doors ne font pas partie de l’actualité. Qu’importe. Les légendes ne sont pas dépendantes des effets de mode. Morrison est une légende, la légende du rock. Comme Jimi Hendrix, Janis Joplin ou Brian Jones. Tous morts au même âge, 27 ans.
Le film d’Olivier Monssens trace rapidement dans sa première partie la vie et la carrière de chanteur de Doors. Sur son ascension fulgurante au sommet de la popularité chez les jeunes amateurs de concerts hors norme. Il retrace aussi rapidement, le déclin, la chute de l’idole pour cause d’alcoolisme. Morrison devient de plus en plus incapable de se contenir pendant des concerts dominés alors par des provocations de toutes sortes. Au point d’être accusé et condamné pour outrage aux bonnes mœurs.

Ce serait pour éviter la prison qu’il fuit vers l’Europe, Paris en l’occurrence. Olivier Monssens se focalise donc sur les années parisiennes de Morrison, les dernières années de sa vie. Nous le suivons dans les boîtes de Saint Germain, méconnaissable par rapport à l’image qu’il a laissé de lui en Californie. Il a grossi. Il se laisse pousser la barbe et les cheveux. Il ne ressemble plus du tout au chanteur des Doors. D’ailleurs, il abandonne la musique. Il ne veut plus être chanteur, mais poète. Mais il sombre de plus en plus dans l’alcool.
Le film se transforme alors en une enquête sur les circonstances de sa mort présentée souvent comme mystérieuse. Est-il mort dans la baignoire de l’appartement qu’il partageait avec sa copine, Pamela Courson, comme le dit la version officielle. Ou bien dans les toilettes d’un club parisien en vue à Saint Germain, le Rock and Roll Circus. Version autrement rocambolesque, parce qu’elle implique que le corps de Morrison ait été transporté au petit matin, par quelques amis alertés, dont Agnès Varda, pour le déposer dans la baignoire ci-dessus mentionnée, et dans laquelle on le retrouvera.
Quelle version retenir ? Au fond, peu importe. Le débat n’apporte pas grand-chose à la connaissance de la personnalité du chanteur. Ce qui compte beaucoup plus, c’est la prise en compte de l’addiction à l’alcool et sa puissance dévastatrice. Comme l’ensemble des drogues. Nous savons les ravages de ces addictions dans le milieu de la musique rock.

Alors, un film inutile ? Pas du tout. Les archives utilisées, surtout photographiques, sont des plus pertinentes. Et toujours chargées d’émotion. Et surtout, les rencontres avec tous ceux qui ont connu Morrison à cette époque sont particulièrement indispensables à la grande histoire du rock and roll. Dont la vie et la mort de Morrison constitue un chapitre essentiel.
Le film s’achève sur une visite au cimetière parisien du Père Lachaise où la tombe toute simple de Jim est une des plus visitée de France. Un bel hommage à celui qui restera une des plus captivantes stars de la musique rock.
