P COMME PEINTURE (1 le peintre)

P COMME PEINTURE (1 le peintre)

Le Mystère Picasso, de H-G Clouzot. Un film tout à fait exceptionnel. Par la présence de l’artiste bien sûr. Mais surtout par la façon dont il a accepté de jouer pleinement le jeu qui lui était proposé : se mettre en quelque sorte à nu devant la caméra. En tant qu’artiste. En tant que créateur. Picasso ne cache rien de son travail, ses hésitations, ses erreurs et ses repentirs, la fulgurance de l’inspiration aussi. Avec ce film, nous entrons littéralement dans l’œuvre en train de se réaliser. Nous pouvons en suivre pas à pas toutes les étapes. Car le génie aussi demande du travail. La création est toujours exigeante. Aucun chef d’œuvre ne peut advenir sans persévérance. « Pas trop fatigué ? » demande Clouzot à Picasso. Certainement, ce qu’il est en train d’accomplir est épuisant. Mais le peintre est toujours disponible pour continuer, pour entreprendre une nouvelle toile. Créer toujours et encore ! « Il faudrait aller jusqu’au bout de l’histoire, dit-il, ça va être dangereux, c’est ça que je cherche ». Ou bien, à un autre moment, insatisfait de son travail, il arrête tout. Et il détruit sa toile. Même Picasso ne trouve pas toujours du premier coup ce qu’il cherche.

         On trouve dans le film les grands thèmes chers à l’artiste, la tauromachie, les chevaux, la nudité de la femme, l’atelier du peintre. Des œuvres effectuées pour le cinéma, au cours de plusieurs mois passés dans le studio de la Victorine à Nice. Que sont-elles devenues ? La petite histoire dit que c’est le chat de Picasso qui les a lacérées. Peu importe, puisque le film lui est toujours là.

 

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Par jean pierre Carrier

Auteur du DICTIONNAIRE DU CINEMA DOCUMENTAIRE éditions Vendémiaire mars 2016. jpcag.carrier@wanadoo.fr 06 40 13 87 83

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