E COMME ENTRETIEN – Lydie Turco

Donnez- nous les principaux éléments  de votre biographie.

Après avoir été assistante opérateur caméra quelques années sur des courts, moyens et longs métrages, je réalise des documentaires depuis 2010. J’écris aussi des histoires pour enfants et anime des ateliers d’écriture.

Quelle est votre formation dans le domaine du cinéma ?

J’ai fait une section cinéma au lycée, puis dans le cadre de ma maitrise d’histoire des arts et archéologie, je suis rentrée en stage dans la structure Ciclic (qui portait un autre nom à l’époque) en Région Centre (structure similaire au Pôle Image). Je me suis formée à l’optique lors de mon CAP d’opérateur projectionniste (après ma maitrise) et aux caméras chez les loueurs de matériel et les tournages (sur le tas…)

Présentez-nous vos différents films

Je travaille sur des sujets de société, je montre des expériences humaines qui nous questionnent sur notre société et nos pratiques, qui nous interroge sur nos liens et ceux que nous entretenons avec notre environnement.

« La voix de l’écolier » est un documentaire tourné en immersion dans une classe Freinet, pédagogie alternative. On y voit le fonctionnement de cette classe et l’impact sur les élèves, l’engagement des enseignants, les choix faits et le pourquoi de ces choix.

« Intérêt collectif », est tourné auprès du directeur de la banque coopérative, le Crédit Coopératif. Il montre de l’intérieur ce qu’est l’économie sociale et solidaire. Comment cela fonctionne, pourquoi faire le choix de s’inscrire dans cette économie et les conséquences. On y voit plusieurs expériences dans des domaines très différents.

« La culture en scarabée », est tourné en immersion auprès d’une structure mobile, la Roulotte Scarabée, qui emmène la culture là où elle va moins ou plus vraiment. On y découvre des rencontres entre des personnalités très différentes, des projets sur l’illettrisme, des projets dans des quartiers où collèges,… découverte de ce que veulent dire concrètement les mots « éducation populaire ».

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Avez-vous une ligne directrice particulière dans le choix des sujets que vous abordez

Oui, je travaille sur l’humain et m’attache à montrer des expériences différentes ou singulières, dans un souci de transmission, de découverte et de réflexion sur nos pratiques et nos fonctionnements.

Et des principes méthodologiques

Je travaille au maximum en immersion auprès de mes personnages, sans voix off. Je passe beaucoup de temps avec eux afin de nouer un lien sincère pour pouvoir rendre le plus fidèlement possible ce qu’ils sont et font. Le respect de ces personnes est au cœur de mon travail. Le facteur « temps » est essentiel. J’essaye d’intervenir le moins possible sur leur quotidien, de me poser en observateur et d’être très à l’écoute.

Votre dernier film en date, La Culture en scarabée, aborde un type d’action particulier dans le domaine de l’éducation populaire en Normandie. Quelles en sont les grandes lignes ?

J’ai suivi en immersion au quotidien une structure itinérante, « la Roulotte Scarabée ». Cette structure, via des ateliers d’arts plastiques, des réalisations de films, d’émissions de radio, de bandes dessinées, des concerts, des représentations de théâtre… bref, toute une palette d’outils, emmène la culture là où elle ne va plus trop. Les deux personnes qui sont investis sur ce projet, travaille sur des quartiers en ville, des zones rurales, des festivals pour rencontrer et échanger autour de pratiques, apprendre les uns des autres, s’enrichir, coopérer, dialoguer. Une expérience riche humainement, qui, comme toutes les expériences, a aussi ses propres difficultés.

Votre prochain film traitera de la médecine, pouvez-vous nous en parler dès maintenant.

« Le sens des maux » parle de la médecine comme élément de notre culture. Le postulat de départ est de dire que la vision du monde partagée par un peuple induit une vision de la médecine particulière et des pratiques qui en découlent. Je travaille à la fois sur notre médecine et sur celle des Amérindiens des Etats-Unis. Sur leurs spécificités, mais aussi sur les liens et passerelles qui peuvent exister.

Comment aimeriez-vous orienter votre carrière cinématographique dans les années qui viennent ?

Je souhaite continuer à travailler sur du documentaire qui montre des expériences ou des personnes, qui diffèrent, qui nous font réfléchir sur des visions du monde, sur les relations, les interactions, sur comment on construit un monde respectueux, comment on invente, on innove,… de continuer à travailler sur l’humain qui est au cœur de mes préoccupations et de pouvoir partager et faire réfléchir autour de tout ça. J’espère aussi pouvoir me pencher, suivre et mettre en lumière un quartier, un espace, un lieu, un groupe au gré de mes rencontres.

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Par jean pierre Carrier

Auteur du DICTIONNAIRE DU CINEMA DOCUMENTAIRE éditions Vendémiaire mars 2016. jpcag.carrier@wanadoo.fr 06 40 13 87 83

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