La ville dans le cinéma documentaire.
Des capitales surtout. Des Mégalopoles. Pour la foule dans les rues ou les transports, et la hauteur des immeubles. Mais aussi des villes plus petites, plus humaines, ou souvent on prend le temps de vivre, dans des quartiers où on retrouve une vie de village.
Comme on le dit souvent, une ville peut-être un personnage de film. C’est-à-dire qu’elle n’est pas simplement un décor, un lieu ou un espace. Elle a une vie. Et elle donne vie à d’autres personnages. C’est évident pour des films de fiction (oh combien nombreux). Dans le cinéma documentaire la ville peut-être filmée pour elle-même bien sûr (Berlin ou Nice pour les films muets). Mais elle peut aussi faire partie du film à côté d’autres préoccupations. Mais souvent c’est elle qui donne sens au film. S’il se passe dans tel ou tel ville, il ne pourrait pas se passer ailleurs.
Beaucoup de cinéastes documentaristes hésite souvent à vouloir donner une vue globale de la cité (n’est pas Van der Keuken qui veut et son Amsterdam, global village est un cas presque unique). Beaucoup préfère se limiter (se donner une limite) à un quartier, avec sa spécificité, son atmosphère propre. S’il s’agit d’un quartier appelé à disparaître (beaucoup de ville s’agrandissent – ou se rénovent – au détriment de ce qu’elles ont de plus ancien, de plus historique), alors le documentaire fait œuvre de mémoire en gardant trace de ce qui a été et qui n’est plus. Mais alors c’est la quête des plus petits détails qui peut devenir la démarche filmique, pour percer un peu de ces secrets qui risquent de se perdre. Le cinéma de la ville est alors nécessairement intimiste. C’est dans la vie privée de ses habitants qu’il faut aller chercher la spécificité urbaine de leur existence. Et bien souvent ils ne quittent qu’à regret leur habitation, même si elle est devenue insalubre, même si elle n’est qu’un bidonville (c’est ce que nous montre avec force Wang Bing dans la deuxième partie de A l’ouest des rails). Filmer ses habitants, c’est bien sûr filmer la ville. L’un ne va pas sans l’autre. On ne peut filmer une ville sans filmer ses habitants. Et filmer les habitants d’une ville c’est filmer la ville elle-même, comme le fait si bien Denis Gheerbrant pour Marseille.
Petit tour du monde.
Abidjan
Moi un noir de Jean Rouch
Accra
Les Maîtres fous de jean Rouch

Alexandrie
Mafrouza d’Emmanuelle Demoris
Alger
Bienvenue à Madagascar de Franssou Prenant
Amsterdam.
Amsterdam, global village de Johan van der Keuken
Bagdad
Homeland : Irak année zéro de Abbas fahdel

Barcelone
En construcción de José Luis Guerin
Bénarès
Le Passeur de Gianfranco Rossi
Berkeley
At Berkeley de Frederick Wiseman
Berlin.
Berlin, symphonie d’une grande ville de Walter Ruttmann

Bologne
Bologna centrale de Vincent Dieutre
Buenos Aires
Avenue Rivadavia de Christine Seghezzi
Después de la revolucíon de Vincent Dieutre
Calais
Qu’ils reposent en révolte de Sylvain George
Calcutta
Calcutta de Louis Malle

Chongqing
Derniers jours à Shibati de Hendrick Dusollier
Clermont-Ferrand
Le chagrin et la pitié de Marcel Ophuls
Clichy
Clichy pour l’exemple d’Alice Diop
Detroit
City of dreams. Detroit une histoire américaine de Steve Faigenbaum
Forbach
Retour à Forbach de Régis Sauder
Gênes
La bocca del lopo, Pietro Marcello
Kinshasa
Kinshasa Makambo de Dieudo Hamani
La Nouvelle Orléans
Tchoupitoulas de Bill et Turner Ross
Le Caire
Tahrir, place de la libération de Stéphano Savona
Lisbonne
Dans la chambre de Vanda de Pedro Costa
Los Angelès
Mur Murs d’Agnès Varda
Marseille
La République Marseille de Denis Gheerbrant
Marseille contre Marseille de Jean-Louis Comolli

New York
In Jackson Heights de Frederick Wiseman
Taxiway d’Alicia Harrison
Nice.
À propos de Nice de Jean Vigo

Odessa.
L’homme à la caméra de Dziga Vertov
Ouagadougou
Ouaga girls de Thérésa Traore Dahlberg
Paris
Amour rue de Lappe de Denis Gheerbrant
Daguerréotypes d’Agnès Varda
Paris de Raymond Depardon
Carnet de notes sur vêtements et villes de Wim Wenders
Jaurès et Bonne-Nouvelle de Vincent Dieutre
Géographie humaine de Claire Simon
Place de la République de Louis Malle
Le joli mai de Chris Marker
Chats perché de Chris Marker
Paris est une fête de Sylvain George

Pékin
Dimanche à Pékin de Chris Marker
Comment Yukon déplaça les montagnes de Joris Ivens et Marceline Loridan
Perpignan
Cas d’école de Christophe Coello
Phom Penh
S 21 de Rithy Panh
Rio de Janeiro
Edificio Master de Edouardo Coutinho
Rome
Rome désolée de Vincent Dieutre
Sacro Gra de Gianfranco Rosi
Sao Paulo
Le rêve de Sao Paulo de Jean-Pierre Duret et Andréa Santana

Santiago
La bataille du Chili de Patricio Guzman
Sarajevo
Sarajeviens de Damien Fritsch
Sarajevo film festival de Johan Van der Keuken
Sète
Les plages d’Agnès d’Agnès Varda
Tel Aviv
Là-bas de Chantal Akerman
Tokyo
Sans soleil de Chris Marker
Valparaiso.
À Valparaiso de Joris Ivens
Savador Allende de Patricio Guzman.
Vienne
Vienne avant la nuit de Robert Bober
