A COMME ADOLESCENT – Louis

Louis dans la vie, Marion Gervais, 2019, 75 minutes.

En soufflant les bougies de son gâteau d’anniversaire de ses 18 ans, Louis fais un vœu : ne pas aller en prison ! Surprenant…D’où vient cette hantise ? Sa vie adolescent l’aurait-elle poussé hors du droit chemin. Arrivé à sa majorité, aurait-il pris la résolution de vivre dorénavant dans la plus stricte légalité ?

En tout cas, un incipit qui réussit parfaitement à susciter la curiosité du spectateur.

Le film de Marion Gervais est un portrait d’adolescent comme il en existe bien d’autres, un adolescent filmé au moment où il va franchir une étape importante dans sa vie, s’engager peut-être dans la vie adulte, en quittant en particulier le toit familiale pour s’installer dans un appartement où il devra assumer son autonomie.

Un adolescent donc qui ressemble à ceux de son âge, par son langage, par ses goûts musicaux, par son refus systématique de l’autorité, surtout parentale, qui s’incarne ici dans sa relation à sa mère, une mère qui fait ce qu’elle peut pour aider son fils, mais qui donne aussi l’impression d’être parfois un peu dépassée.

Louis est souvent en colère et la violence intérieure qu’il ressent, il l’exprime dans des éclats qui restent quand même verbaux. Mais il sait aussi être sentimental, et il manifeste souvent beaucoup de douceur dans ses relations avec sa petite amie.

Au-delà de son rapport au travail (il entreprend un apprentissage), c’est son rapport à l’argent qui domine sa vie. Louis a une obsession : faire des économies et avoir le plus d’euros possible sur son compte en banque. Difficile quand il faut assurer les dépenses incontournables de la vie. C’est par le biais de ce rapport à l’argent que la cinéaste va, par petites touches, aborder le rapport de Louis à la justice.

Louis n’est pas un délinquant. Il n’est pas présenté comme tel. Mais il a fait « une connerie » qui aurait pu le faire sombrer dans la délinquance. S’il a pu s’offrir une moto avec de l’argent « propre », la tentation de l’argent « facile » reste bien réelle dans son esprit. Le film ne nous assure pas qu’il saura éviter tout faux pas. Mais il montre que son avenir dépend entièrement de lui. Dans une vision très existentialiste, Louis est seul responsable de sa vie.

Par jean pierre Carrier

Auteur du DICTIONNAIRE DU CINEMA DOCUMENTAIRE éditions Vendémiaire mars 2016. jpcag.carrier@wanadoo.fr 06 40 13 87 83

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