Y a-t-il une esthétique particulière – revendiquée ou non par les cinéastes – dans les documentaires en noir et blanc ? Question quelque peu bateau à laquelle on ne peut certainement pas apporter une réponse unique, univoque. A partir d’un inventaire – très sélectif – de films dont on ne voit pas comment ils pourraient être en couleur, on essaiera de repérer non pas des constantes mais des directions communes. Le fait par exemple que beaucoup de films traitant des banlieues et de l’immigration ne sont pas en couleurs n’est certainement pas un hasard. Et puis il y a des conventions, en premier lieu en ce qui concerne les films d’histoire ou à dimension historique – ou des contraintes matérielles dans les films qui sont des montages d’archives lorsque celles-ci sont anciennes. Mais il n’en reste pas moins que les images en noir et blanc – qui sont en elles-mêmes à l’opposé du réalisme puisque aucune vision du réel n’est sans couleurs – donne au film une tonalité bien spécifique pouvant aller de l’expression du désespoir à un enthousiasme créateur.
Notre sélection exclut les films d’avant 1930 – et les grands classiques, Flaherty, Vertov, Vigo, Ruttmann, Rouquier – les montages d’archives, les films de BD ou sur la BD, les films scientifiques et les courts métrages de commande ou de télévision.
17° parallèle, Joris Ivens et Marceline Loridan
Araya de Margot Benaceraf
Baka, Thierry Knauff
La Bataille du Chili, Patricio Guzmán
Couteau suisse, François Zabaleta
De cendres et de braises, Manon Ott
Les Eclats, Sylvain George
L’Enfant aveugle, Johan van der Keuken
Être là, Régis Sauder
Grands soirs, petits matins, William Klein
Histoire d’A, Charles Belmont et Marielle Issartel
Histoire de la nuit, Clemens Klopfenstein
Le Joli mai, Chris Marker et Pierre Lhomme
Licu, Ana Dumitrescu
Near Death, Frederic Wiseman
N’entre pas sans violence dans la nuit, Sylvain George
Patricio Guzmán, une histoire chilienne, Catalina Villar
Paris est une fête – Un film en 18 vagues Sylvain George
Le Masque, Johan van der Keuken
Middle of the Moment, Nicolas Humbert, Werner Penzel
Le Mystère Picasso, Georges-Henri Clouzot
Les Révoltés, Michel Andrieu, Jacques Kebadian
San Clemente, Raymond Depardon
Le Sang des bêtes, Georges Franju
Si j’avais 4 dromadaires, Chris Marker
Step across the border, Nicolas Humbert et Werner Penzel
Les Statues meurent aussi, Chris Marker et Alain Resnais
Le Temps, Johan van der Keuken
Le Temps de la lumière, Ana Dumitrescu
Titicut Follies, Frederic Wiseman
La trilogie de l’Île-aux-Coudres (Pour la suite du monde, Le Règne du jour, Les Voitures d’eau) de Pierre Perrault
Trio, Ana Dumitrescu
Ulysse, Agnès Varda
Un jeudi sur deux, François Zabaleta
Une poste à la Courneuve, Dominique Cabrera
Vers Madrid – The Burning Bright – (Un film d’in/actualités), Sylvain George.
What you gonna do when the world’s on fire, Roberto Minervini
Note : Nous avons volontairement limité la mention des films de Frederic Wiseman à deux films. Le lecteur complètera facilement la liste par lui-même.
