Une idée comme point de départ. D’où vient-elle ? Et comment chemine-t-elle – a-t-elle cheminé– dans l’esprit du cinéaste ? Quel chemin a-t-elle parcouru ? Quel raccourci, quel détour a-t-elle emprunté ? Qu’a-t-elle croisé sur sa route ? Un livre, une musique, un tableau, un autre film …
Puis il faut passer à l’acte. Trouver de l’argent. Repérer des lieux, rencontrer des personnages, et bien d’autres choses qui vont constituer ce travail spécifique à ce film-là, et qu’on ne retrouvera dans aucun autre.
Choisir que filmer et comment le filmer. Des images qui ne prendront souvent sens qu’au montage, lorsqu’elles rencontreront d’autres images.
Enfin il faut rendre compte de la rencontre avec le public, dans des festivals, des avant-premières, en VOD ou en DVD, et la sortie en salle ce qui, hélas, n’est pas offert à tous.
Un long cheminement, souvent plein de chamboulements, de surprises, et d’obstacles à surmonter. La vie d’un film.
Conception
Mon producteur m’appelle pour me dire qu’un ami à lui, auteur de pièces de théâtre, va commencer à donner des cours dans une régie de quartier qui emploie des femmes des ménage. Je décide d’aller filmer les premières leçons, afin de m’assurer qu’un documentaire est possible. Un film qui mettrait en lumière ces femmes (et ces hommes) à travers la création d’une œuvre théâtrale.
Production
Le producteur s’attelle alors à chercher des financements, auprès de BIP TV en 1er lieu, puis du CNC, de la Procirep-Angoa, et des différentes régions. Enfin, Public Sénat s’engage dans l’aventure.
Réalisation
Je filme seul (cadre et son), ce qui me permet une belle intimité avec les femmes de ménage assez timides et discrètes, qui me font rapidement confiance. Puis un ingénieur du son me rejoint pour m’épauler.
Les entretiens que mène l’auteur de la pièce avec elles me permettent d’éviter le principe classique des ITW face-cam. Le cœur du tournage s’étale sur six mois, à raison de 2h par semaine, le temps de la préparation de la pièce jusqu’à la représentation finale devant un public.
Diffusion
Le film est diffusé par Public Sénat en mars 2020, après de très bons retours presse. Les femmes de ménage dont je dresse le portrait sont ravies ! Normandie Images le diffuse également en collaboration avec Passeurs d’Images, le film est montré à des jeunes de quartiers défavorisés.