Routier

La valse des platanes. Laurie Pinon et Bertrand Amiot. 2021, 64 minutes.

Un lieu unique, où se déroule tout le film. Un restaurant en bord de route nationale, un routier donc. Le bien nommé Les Platanes. Une route très empruntée, surtout par les camions. Ils s’arrêtent là, nombreux. Pour manger, prendre une douche, dormir. Dormir dans leur camion, sur le grand parking des Platanes. Beaucoup sont des habitués. Ils font presque parti de la famille des patrons du lieu, Patricia et François.

La première démarche du film, évidente, c’est de rendre compte de la vie de ces deux-là. Le travail quotidien d’abord, depuis 5 heures le matin jusqu’à tard dans la nuit. Toutes les dimensions de leurs activités sont détaillées. Depuis la cuisine, la préparation des menus, la réception des clients, jusqu’à la placement des camions sur le parking et même le coup de main donner à un chauffeur pour changer une roue. Et le vendredi soir, quand ils ferment pour le week end, nous les suivons dans leur maison à quelques kilomètres de là, om ils ont l’impression d’être en vacances. Mais ils s’ennuient presque. Leur vie, c’est Les Platanes. Et comme l’heure de la retraite approche, ils cherchent à vendre, à trouver un repreneur. Mais pas n’importe qui. Quelqu’un qui poursuivra leur « œuvre », qui ne fera pas chuter la réputation des Platanes.

Et puis c’est bien sûr l’occasion de nous pencher sur le métier de conducteur routier. Ceux qui font les longues distances. Ils partent de chez eux pour la semaine entière, ne rentrent à la maison que le week end. Deux jours qui passent vite. Mais plus, leur camion leur manquerait. Un métier qui connait bien sûr pas mal de transformations, avec l’élargissement de l’Europe et l’ouverture du marché aux anciens pays de l’est. Les réglementations toujours plus contraignantes. Comme l’interdiction de pénétrer dans les villes. Pourtant, disent-ils unanimement, toutes les marchandises utilisées tous les jours par tout le monde passent par les camions. Sans camion, plus de vie possible.

Bref un film simple, qui ne réserve guère de surprises. Mais les plans de coupe sur la route devant Les Platanes, avec son flot de camions ont un petit goût d’aventure. Qui a dit « beau comme un camion » ?

Fipadoc 23, sélection Documentaire national

Par jean pierre Carrier

Auteur du DICTIONNAIRE DU CINEMA DOCUMENTAIRE éditions Vendémiaire mars 2016. jpcag.carrier@wanadoo.fr 06 40 13 87 83

Laisser un commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :