La Base. Vadim Dumesh, 2023, 72 minutes.
Le Contexte.
Tout près de l’aéroport de Roissy Charles-de- Gaulle, l’aire de stationnement des taxis parisiens en attente d’un envoi vers un terminal lors de l’arrivée des avions qui leur procureront des touristes venus du monde entier visiter Paris.
L’enjeu.
Comment occuper ce temps d’attente (qui peut être long) où on se retrouve entre hommes – essentiellement entre hommes. Des occupations variées : s’occuper de leur voiture bien sûr, mais aussi jouer aux boules ou au ping-pong, ou même trouver un coin de terre pour faire pousser quelques légumes. Il y a aussi des espaces ménagés pour la prière, car beaucoup de ces chauffeurs sont des immigrés, musulmans.
Les personnages.
Parmi tous ces hommes qui partagent le même métier (il y a quand même une femme, une Laotienne), un personnage central, Jean-Jacques. Un portrait tout en nuances de cet individu beau-parleur qui se démarque nettement parmi ses collègues par ses déclarations et ses sentences philosophiques.
La réalisation.
Des voitures filmées à l’arrêt, des files d’attente interminables. Une inévitable sensation d’enfermement. Un hors-champ présent tout au long de film, le taxi lors d’une course dans Paris avec des voyageurs. On ne voit jamais ces chauffeurs dans l’exercice de leur métier, ni dans leur vie extra-professionnelle – s’ils en ont une. Le taxi c’est toute leur vie, bien plus qu’un simple outil de travail. Mais ici, ils sont à l’arrêt. Sans client. La vie alors se déroule au ralenti, répétitive, vide.
Évaluation.
Un film original, qui propose un point de vue peu courant et pas du tout évident sur le métier de ces hommes qui sont le plus souvent filmés au volant de leur véhicule dans les rues des grandes villes du monde.
Note : 80/100
Festival : Cinéma du réel, Paris 2023.
LE CINEMA DOCUMENTAIRE DE A à Z 