Chaylla. Clara Teper et Paul Pirritano, France, 2022, 72 minutes.
Contexte
La vie de Chaylla, 23 ans, deux enfants, un mari violent, dans le nord de la France.
Enjeu
Comment échapper aux violences conjugales ? l’interminable alternative. Quitter le foyer, porter plainte contre l’auteur des violences / revenir vers l’homme qui est le père de ses enfants, espérer pouvoir reprendre une vie « normale ». Fuir / revenir. Dénoncer / pardonner. Réussira-t-elle à se « sauver », à acquérir une véritable autonomie dans ses choix et une indépendance matérielle ?
Personnage.
Chaylla, jeune femme comme il en existe bien d’autres, instable dans sa situation affective, partagée entre son besoin de sécurité et de stabilité et ses sentiments amoureux. Un portrait qui est une plongée dans une intimité. Une exploration du fond de « l’âme » d’une femme banale, qui n’a rien d’une héroïne de fiction.
Evaluation.
Le film touche un des problèmes essentiels de la situation des femmes dans notre société. Il dénonce bien sûr les violences conjugales, toute forme de violence. Mais il montre en même temps qu’il n’est jamais facile de se libérer d’une dépendance affective. S’il ne fait pas de doute que Chaylla a raison de faire appel à la justice, le film montre bien que cela ne suffira pas pour régler ses problèmes. Peut-elle seule résoudre le nœud de contradictions dans lequel elle s’enferme ? Le film n’est pas vraiment un film féministe. Il ne prône pas la lutte. Mais il est quand même un acte de résistance, de dénonciation.
Note 89/100
Festivals :
Vision du réel, Nyon 2022
Festival du film d’éducation, Evreux 2022
Fipadoc, Biarritz 2023
Festival Jean Rouch, Paris 2023.