L’escale de Guinée. Fiche.

L’escale de Guinée. Franssou Prenant, 1987, 57 minutes.

Contexte.

UN séjour à Conakry. Pas vraiment un carnet de voyage. Un film en première personne. Pas vraiment un journal intime. Un peu de tout ça quand même. La cinéaste raconte son séjour au jour le jour, avec ses rencontres et ses moments de solitude.

Enjeu

Le film n’est pas une exploration de la ville, même si c’est bien d’elle qu’il s’agit tout du long. Il ne dit pas non plus quel est le but du voyage. Pourquoi l’Afrique, pourquoi la Guinée, pourquoi Conakry ? Ce séjour n’est-il qu’une parenthèse, une fuite peut-être. Le besoin d’une pause, de tourner la page, d’envisager un nouveau départ. Le titre du film dit bien le côté éphémère du séjour. Un entre-deux.

Personnage.

La cinéaste et rien que la cinéaste. A moins de considérer que la ville aussi est un personnage. D’ailleurs, si nous ne voyons pas la cinéaste, la ville elle est bien présente, filmée systématiquement, façon de nous faire appréhender les événements – tout ce qu’il y a de plus banal, de conventionnel – qu’on peut y vivre. Mais si nous ne voyons pas la cinéaste, nous l’entendons. Elle parle d’elle, de sa vie quotidienne, de la ville, du pays, de son voyage. Pas une analyse, pas d’explication. Mais un récit très détaillé quand même. Surtout, c’est le son de sa voix qui compte, son ton, particulier, son rythme rapide, qui ne laisse pratiquement pas de respiration. Une voix forte, tout le contraire d’un murmure. L’exact opposé d’une confession.

Évaluation

Ce film peut surprendre, parce qu’il semble ne répondre à aucune nécessité. Il se déroule à Conakry, en Guinée, mais on a l’impression qu’il pourrait se situer dans n’importe ville d’Afrique. Sur un autre continent aussi peut-être. Sauf dans les mégalopoles américaines ou asiatiques. Quant à l’Europe, elle reste présente dans le film comme ce hors-champ nécessaire, ce lieu d’où la cinéaste vient et où elle repartira Un pseudo-film de voyage donc, dominé par l’immobilité Il reste à la surface de la ville, et c’est pour cela qu’il est profond.

Note : 85/100

Festival, Cinéma du réel 2023.

Diffusion : Tënk.