Ecoliers. Romy Bruno, 2021, 70 minutes.
Contexte.
Une classe d’une école élémentaire. Des élèves au travail. Mais aussi des enfants, dans cette situation sociale particulière.

Enjeu
La vraie vie de l’école, dans le quotidien des apprentissages. Ce sont les élèves qui sont filmés, frontalement, assis à leur table, mais travaillant par deux ou trois. Echangeant donc, à voix basses, sur leur travail. Mais aussi sur leur vie. Leur vie d’écoliers, et leur vie d’enfant d’une dizaine d’années.

Personnages
Les enfants, presque exclusivement.
Le maître est bien présent, mais relégué au fond de la classe, assis lui aussi à une table, entouré d’élèves qui viennent lui présenter leur travail, ou lui demander de l’aide. Un maître qui n’est jamais face aux élèves dans une posture magistrale. C’est bien sûr un choix pédagogique. Une pédagogie active, basée sur l’activité des élèves, le maître n’étant là que pour les aider, les guider aussi, les encourager, les stimuler et organiser leurs apprentissages. Il n’est pas en position d’enseignement. Façon de montrer qu’à l’école l’essentiel, c’est l’apprentissage. Du côté de l’élève donc.
Des élèves donc, visiblement habitués à cette pédagogie. Très à l’aise dans la classe et dans le groupe-classe. Même si bien sûr il peut y avoir des heurts et des frictions entre eux, surtout pendant les récréations. Mais cela est régulé dans le « conseil », où ils exposent librement ces petits problèmes, et cherchent collectivement des solutions. En tout cas, le maître n’est plus en position de juge. Il n’est pas là pour punir. Si les règles sont enfreintes, il y a bien sûr des sanctions. Mais ce sont les élèves qui en décident. Celui qu’elles concernent se doit alors de les accepter.

Evaluation
Une leçon de démocratie. L’enfant est respecté dans sa personnalité. Et s’il est aussi un élève, qui doit réaliser et réussir des apprentissages « scolaires », cette détermination se doit de ne pas être contradictoire avec sa qualité d’enfant. Et si la classe est un groupe social qui doit être géré comme tel, il apparaît très vite que l’apprentissage fondamental celui qui détermine tous les autres, c’est l’apprentissage du « vivre ensemble ». Une formule qui ici n’est pas une formule creuse, ni un slogan d’adulte. S’il s’agit d’une exigence du système, elle ne vise nullement à brimer la personnalité de l’enfant. Le film fait d’ailleurs toute sa place au vécu individuel des enfants, notamment grâce aux courts entretiens que le cinéaste réaliser aux eux, individuellement.
Une leçon de pédagogie. Mais qui ne prend pas la forme d’une théorie. Un film qui ne fait donc pas la « leçon ».
Un film sur l’école, où l’enfant et l’élève ne font qu’un. C’est plutôt rare dans le cinéma documentaire.

