Travail forcé en Chine.

Travail forcé, le SOS d’un prisonnier chinois. Lætitia Moreau, France, 2023, 94 minutes.

Un message manuscrit, écrit en chinois, est trouvé insérer dans une boîte d’un test de grossesse. Un message destiné à l’Occident. Il décrit les conditions de travail horribles des prisonniers chinois obligés de travailler en prison, sans rémunération bien sûr. Et à des cadences plus qu’infernales, sans parler des insultes, des coups et de toutes sortes de tortures psychologiques. Un message qui est donc un cri de désespoir, espérant que ceux qui le trouvent alertent le grand public en Occident, et au-delà les politiques et les gouvernants. Par rapport à cette Chine de plus en plus autoritaire, il est urgent de défendre les droits humains.

Comment un film peut-il répondre à l’attente de ce « cher inconnus » auteur du message ?

En menant une enquête de terrain sur la réalité chinoise et cette pratique du « laogai » ‘travail forcé) à laquelle sont soumis les opposants au régime emprisonnés pour avoir critiqué le pouvoir. Une pratique directement inspirée du goulag soviétique et de la tristement célèbre rééducation par le travail.

C’est ainsi que la réalisatrice retrouve deux anciens prisonniers en Chine, des occidentaux victimes du laogai. Un Roumain, Marius, et un Anglais, Peter. Ils suivront avec elle la progression de l’enquête, en tant que témoins directs.

Puis il faut localiser la prison. Elle est située à Tianjin à 130 km de Pékin une ville de 13 millions d’habitants, qui compte 11 prisons.Pas facile de découvrir dans laquelle l’auteur du message est enfermé. De toute façon, depuis la France, force est bien de se demander s’il est toujours en vie, étant donné les conditions de détention et de travail auxquelles il doit être soumis, comme les décrivent Marius et Peter.

Le film prend alors une tournure nouvelle, se transformant en activisme de grande ampleur. Avec Raphaël Glucksmann, c’est au Parlement européen qu’une action est entreprise. Une loi interdisant l’entrée en Europe de produits venant de prison et de travail forcé est votée. Une grande victoire des droits humains.

FIPADOC 2024 Biarritz

Avatar de jean pierre Carrier

Par jean pierre Carrier

Auteur du DICTIONNAIRE DU CINEMA DOCUMENTAIRE éditions Vendémiaire mars 2016. jpcag.carrier@wanadoo.fr 06 40 13 87 83

Laisser un commentaire