Filmer le rock

Shine a Light. Martin Scorsese, Etats Unis, 2008, 120 minutes.

Gimme Danger. Jim Jarmusch, Etats Unis, 2016, 108 minutes.

Deux films sur le Rock’n’roll. Deux films consacrés à deux groupes de rock qu’il est courant de qualifier, l’un comme l’autre de « plus grand groupe de rock’n’roll du monde ». Les Rolling stones d’un côté, les Stoogges de l’autres.

Deux films de deux cinéastes américains plus connus pour leurs films de fictions que pour leurs documentaires. Martin Scorsese d’un côté, Jim Jarmusch de l’autre. Le premier a fait carrière à Hollywood, le second est à situer plutôt du côté du cinéma indépendant.

Deux films qui mettent en avant deux stars, deux icônes du rock, deux « bêtes de scène » et dont les concerts sont grâce à eux de véritables spectacles. Mick Jagger pour les stones, Iggy Pop pour les Stooges.

Mais deux films bien différents dans leur déroulement et leur construction. Scorsese filme un concert, avec sa préparation (et celle du film), le spectacle étant coupé seulement par quelques (rares) extraits d’interviews médiatiques anciens ; Jarmusch filme l’histoire des Stooges à partir d’interviews, un long d’Iggy essentiellement auquel s’ajoutent quelques prises de parole de ses anciens compagnons des Stooges.

Scorsese réalise une captation du concert, avec des moyens matériels importants (en nombre de caméra ; il faut être partout et varier au maximum les angles de prise de vue) et un montage qui se veut être en phase avec la vivacité et l’énergie de la musique – aucun plan ne semble dépasser les 10 secondes.

Jarmusch filme lui longuement Iggy qui parle de ses débuts et des différentes péripéties de sa carrière. Les extraits de concerts anciens contrastent alors fortement avec le calme qui se dégage de l’interview.

Gimme Danger n’est pas le seul film « musical » réalisé par Jarmusch. En 1997, il avait réalisé un film sur une tournée de Neil Young en Europe et aux USA, Year of the Horse. Scorsese de son côté avait déjà réalisé deux autres films consacrés à la musique américaine lorsqu’il entreprend Shine a light : La dernière valse, sur le dernier concert de The Band et No Direction Home : Bob Dylan qui retrace la saga du chanteur depuis ses débuts.

Malgré leurs différences, ces deux films constituent deux documents irremplaçables pour connaître, comprendre et apprécier la musique rock.

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Par jean pierre Carrier

Auteur du DICTIONNAIRE DU CINEMA DOCUMENTAIRE éditions Vendémiaire mars 2016. jpcag.carrier@wanadoo.fr 06 40 13 87 83

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