Le port de Gênes.

Les hommes du port. Alain Tanner, Suisse-France, 1995, 64 minutes.

Alain Tanner documentariste, une découverte. Grâce à Tënk ; la plateforme dédiée au documentaire de création.

Le port, c’est celui de Gênes, la grande ville méditerranéenne du Sud de l’Italie.

Les hommes, se sont les dockers, ces hommes que Tanner connaît bien. Jeune il a travaillé avec eux. Il est proche de leur mode de vie, il fait partie de leur communauté.

Tanner filme la mer et les bateaux. Et le travail des dockers. Un travail dur, qui demande force et concentration. Un travail qui fait vivre la ville.

De la ville ; Tanner nous montre les vieilles rues encombrées de touristes le jour, ou quasi désertes à la tombée de la nuit. Une belle ville ; mais que serait-elle sans son port ?

Tanner entretient une relation personnelle très intime avec le port et les dockers. Le commentaire du film est écrit en première personne. Mais peut-on vraiment parler de commentaire ? On doit plutôt dire qu’il s’agit d’un récit. Une écriture très littéraire en tout cas. Tanner raconte sa vie, sa jeunesse, sa première rencontre avec le port de Gênes puis son retour, devenu cinéaste. La ville a bien changé. Défigurée par une autoroute urbaine surélevée. Et le port aussi avec l’arrivée des containers. On ne voit qu’eux sur les bateaux. Le nombre de dockers travaillant dans le port a chuté. Leur travail demande de plus en plus de précisions. Remarquable gros plan du langage des mains pour guider les grues.

Le film donne la parole aux dockers. Ils sont organisés en une confrérie gérée de façon autonome. Une autogestion révolutionnaire. Ils représentent un véritable pouvoir dans le port et dans la ville. Ils sont respectés et ils n’hésitent pas à venir en aide aux habitants de la ville en cas d’incendie par exemple. Ils sont les défenseurs de la justice sociale.

Ce film est un hommage au travail et à la justice en même temps qu’une reconnaissance de la beauté de la mer et des bateaux.