E COMME ECOLE MATERNELLE (LES SEMENCES DE NOTRE COUR)

Et à l’étranger, l’école pour les tout-petits, c’est quoi ?

Allons faire un tout au Brésil, à Sao Paolo, dans une école privée, fondée il y a une cinquantaine d’année par par Therezita Pagani et filmée par Fernanda Heinz Figueiredo dans un film qui porte un titre particulièrement éloquent : Les Semences de notre cour.

 C’est une école comme beaucoup rêvent d’en voir en France. Même si ce genre d’établissement voué à l’épanouissement de l’enfant, basé sur le rapport à la nature et à la créativité artistique, on peut en rencontrer chez nous, dans la mouvance de Maria Montessori et Françoise Dolto. Ce sont souvent des écoles privées, qui d’ailleurs ne revendiquent pas toutes une étiquette. Et dans le système éducatif officiel, bien des enseignants de maternelle pratiquent aussi une pédagogie qui repose globalement sur les mêmes valeurs. Voir ces valeurs s’incarner avec tant de force au Brésil ne peut que renforcer la conviction de les considérer comme universelles.

         Ce film est aussi un hommage à cette grande pédagogue, inconnue en France, qu’est Therezita Pagani. Elle est d’ailleurs omniprésente dans le film. Elle  accueille les enfants le matin ou tient avec eux des conférences lorsqu’il y a un problème. Des exemples ? Un premier concerne cet enfant qui a frappé l’oie du jardin. Le bec de l’animal est en sang. Les enfants s’alarment. Comment faire comprendre à l’auteur de cette agression qu’elle est tout autant inadmissible qu’un coup donné à un autre enfant ? Deuxième exemple, le cas de ce petit garçon qui refuse de manger parce qu’il n’aime pas le poisson. Son argument : il y a des arêtes. Pas du tout lui dit Therezita, et elle ne cédera pas. Puisqu’il n’y a pas d’arête dans le plat, il n’y a pas de raison de ne pas manger ce poisson. Elle finira par avoir gain de cause. Mais ce n’est pas pour elle une victoire affirmant son pouvoir sur l’enfant. Celui-ci a argumenté, allant jusqu’à essayer le chantage ; « je veux changer d’école ». D’habitude ce sont plutôt les adultes qui font du chantage ! De toute façon ça ne marche jamais. A l’école de Therezita Pagani encore moins qu’ailleurs.

         L’école accueille les enfants très tôt, dès 18 mois dans certains cas, et jusqu’à 6 ou 7 ans. Lorsqu’ils la quittent, ils sont prêts à affronter le monde. Quel que soit leur itinéraire, ils auront acquis l’énergie nécessaire pour faire face à toutes les situations. Ils se seront construits dans la plus grande liberté. Ils auront entre leurs mains tout ce qui est indispensable pour devenir maître de son destin. Que l’école puisse y contribuer, c’est ce que tout enseignant, tout éducateur, doit espérer.

Les Semences de notre cour, film de Fernanda Heinz Figueiredo, Brésil, 2012, 115 minutes.semences2semences 3

Par jean pierre Carrier

Auteur du DICTIONNAIRE DU CINEMA DOCUMENTAIRE éditions Vendémiaire mars 2016. jpcag.carrier@wanadoo.fr 06 40 13 87 83

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