Z COMME ZABALETA François.

Jeunesse Perdue. François Zabaleta, 2020, 9 minutes.

Des images de San Francisco reconnaissable à ses ponts. Des images de rues, qui montent et qui descendent. Des rues où l’on croise ces grandes voitures caractéristiques du siècle précédent. Des images d’une excursion dans la ville. D’une balade plutôt -le terme serait plus juste – au hasard dans la ville. Une balade sans but. Même pas pour découvrir la ville ou la faire découvrir. Des images tout ce qu’il y a de plus banal en somme. Même pas belles, même pas lumineuses, même pas pittoresques. Tout juste banales. Des images que l’on a vue tant de fois.

Le récit d’un séjour à San Francisco. En voix off bien sûr. Un récit en première personne. Un pan de vie. Court. Un souvenir en somme. Un texte écrit d’un seul jet sans doute, sans rature, sans remord. En tout cas un texte dit – récité ? lu ? – sans hésitation, sans reprise, sans bégaiement. Un récit de jeunesse, de première fois. Premier voyage en avion, en Amérique, dans une ville inconnue. Premier voyage seul. Mais qui n’est pas un voyage destiné à devenir le tournant d’une vie. Ou un souvenir vraiment impérissable. En dehors des images qui sont parvenues jusqu’à nous. Des images qui d’ailleurs pourraient très bien provenir d’une autre source, d’un autre voyage. Des images qui pourraient très bien avoir été réalisées par un autre cinéaste, anonyme, sans identité, sans nom.

Mais l’océan. Et le piano.

Au fond ce petit film ne nous dit qu’une chose. C’est qu’il est simple de faire un film. Qu’il est si simple de faire du cinéma. Pas besoin de grands effets, ni de grands moyens. Il suffit de quelques images et de parler de soi. En toute sincérité. Ce qui bien sûr n’est vraiment pas à la portée de tout le monde.

Par jean pierre Carrier

Auteur du DICTIONNAIRE DU CINEMA DOCUMENTAIRE éditions Vendémiaire mars 2016. jpcag.carrier@wanadoo.fr 06 40 13 87 83

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