A horse has more blood than a human. Abolfazi Talooni, Iran-Royaume Uni, 2020, 20 minutes.
Des paysages de montagne grandioses. Les sommets enneigés, et les troupeaux de moutons sur les vastes plateaux à leur pied. Pourtant ce n’est pas une région de tourisme. Tout le contraire même. Une région dangereuse. Etroitement surveillée d’ailleurs par l’armée iranienne. Car nous sommes à la frontière entre l’Iran et la Turquie. Une frontière qui est un lieu de passage des Afghans qui tentent de gagner l’Europe.

Le film commence à Téhéran. Mais nous n’y resterons pas plus qu’un plan dans lequel un couple de personnes âgées s’installe dans un bus pour un long voyage. Le voyage de retour dans leur pays d’origine, à la frontière entre l’Iran et la Turquie.

Dans son village frontalier, l’homme retrouve ses amis et ses habitudes. Il se rend dans une fête où l’on chante et l’on danse selon la tradition Azérie. « Longue vie aux Azéries » entend on alors. En quelques plans, et quelques sentences, c’est la situation politique de la région qui est évoquée. « Nous sommes une partie oubliée de l’Iran ».

Chez le coiffeur il en profite pour demander les nouvelles de la région. L’événement, c’est la disparition d’un jeune homme qui venait juste de se fiancer. Comme beaucoup ici il se livrait au dangereux trafic des clandestins. Il s’est perdu dans la montagne par temps de blizzard. On n’a retrouvé vivant que son cheval. D’où le titre du film. Le cheval peut survivre trois jours perdu dans la neige en montagne. L’homme ne résiste pas plus qu’une journée.

Un film qui ne comporte aucune lueur d’espoir. Nous ne voyons pas ces réfugiés qui sont l’objet d’un trafic devenu pour beaucoup indispensable pour survivre. Les soldats chargés de la surveillance semblent oisifs, ou on du mal à circuler dans la neige et la bout. On se croirait revenu dans le Désert des Tartares. Sauf qu’ici le froid est meurtrier.
Reste la beauté des cimes, indifférentes aux tragédies qui se déroulent devant elles. Mais la façon dont le cinéaste les filme ne peut que nous interroger sur leur existence.
Vision du réel 2020
