Un été à la Garoupe. François Lévy-Kuentz, 2020, 52 minutes.
Picasso en vacances. Avec Eluard, Man Ray, Roland Penrose et bien sûr des femmes. Nusch Eluard, Lee Miller, Ady Fidelin, jeune danseuse guadeloupéenne venue avec Man Ray, et Dora Maar, la compagne du moment de Pablo. Nous sommes à Mougins près d’Antibes, en 1937. Un été de soleil et de mer. Un été de plaisir, d’amitié et d’amour. Dans l’insouciance que donne la création et l’art.
Man Ray ne se sépare pas de sa caméra. D’ailleurs il s’est procuré une toute nouvelle pellicule couleur qu’il compte bien expérimenter. Alors il filme. Le village, ses amis et surtout les femmes. Ces femmes jeunes et belles, pleines de vie et d’enthousiasme. Des femmes libres, au point de ne pas refuser d’être filmées nues. Des artistes tout aussi créatives que leurs compagnons.
Le film de François Lévy-Kuentz utilise les images de Man Ray qui jalonnent donc le déroulement du récit de cet été qui résonne aujourd’hui comme bien autre chose qu’un simple temps de vacances. Nous ne pouvons qu’y être sensibles à cette atmosphère de liberté sans laquelle il n’y aurait pas de création artistique. Une liberté de pensée, mais aussi une liberté de mœurs, surtout dans les relations amoureuses.
Un été à la Garoupe est une réussite exceptionnelle. Il nous fait vivre véritablement aux côtés de ces géants de l’art du XX° siècle. Il nous fait partager la simplicité de ces moments de vacances entre amis. Mais il nous fait surtout toucher du doigt – et des yeux – leur puissance créative, leur amour de la peinture, de la poésie, de la photographie, du cinéma. Car c’est bien le même esprit – que l’on qualifie peut-être trop facilement de surréaliste – que l’on retrouve dans toutes ces formes d’art.
Un été inoubliable.
