E-Clip-se. Chris Marker, 1999, 8 minutes et 13 secondes.
Un film court, très court. Un clip pour sa dimension musicale. Un haïku pour sa dimension poétique.
Des jeunes, des vieux, des hommes et des femmes, des qui parlent et des qui ne disent rien. Mais tous mettent des lunettes pour regarder le ciel et le phénomène extraordinaire qui s’y produit. Le tout filmé depuis l’observatoire de Paris.
Peu à peu, le ciel s’obscurcit. L’image passe au noir et blanc, au ralenti. Les têtes sont toujours tournées vers le ciel, mais sans lunettes pour la plupart.
Le temps est suspendu, ce que renforce l’accompagnement musical très répétitif.
Le hibou s’endort-il ? Se réveille-t-il ?
Puis la vie reprend son cours, les images s’accélèrent, la musique devient plus rapide jusqu’au plan final, un plan fixe sur un très beau visage de jeune fille avec des lunettes rouges.
Le titre du film ne s’inscrit sur l’écran qu’au moment de ce dernier plan.
Un titre en jeu de mot. Ou plutôt en forme de jeu d’écriture. Pour dire qu’on est au cinéma
Le soleil obscurci par la lune se transforme en un mot : Chris.
Un film court. Un jeu peut-être. Une expérimentation. Le plaisir de filmer pour le plaisir du spectateur.
la captation d’un moment exceptionnel, unique. Le cinéaste ne le revivra certainement plus. En dehors de son film. Ces quelques minutes devenues quelques images seront alors inoubliables.