Qui à part nous ? (Quién lo impide) Jonás Trueba, Espagne, 2021, 220 minutes.
Une image, un plan. Mais une image composite, composée de plusieurs images. Une image multiple donc. La mosaïque d’une visioconférence. Des filles et des garçons ; des adolescents et des adolescentes. Des images en plans rapprochés, façon portrait. Des images de visages, jeunes, souriants, joyeux dirait-on.
Le cérémonial de retrouvailles en ligne après tant de jours passés reclus dans la solitude du confinement. On se salut, de petits gestes de bienvenue, quelques mots. Comme c’est agréable de se retrouver après tant de temps.
Une visioconférence due au confinement. Le déferlement de la pandémie qui a interrompu le tournage du film. Un tournage qui durait depuis cinq ans et qui a en quelque sorte trouvé son maître temporaire – dans le covid-19.
Dès l’incipit nous sommes donc projetés à la fin du film, à ce qui marque son terme. Un incipit qui clôture le film. Peut-être pour marquer son impossible achèvement. Car la vie de la jeunesse madrilène qui palpite dans le film ne peut s’arrêter là. Le coronavirus n’aura pas raison d’elle.
Le film est achevé, prêt à être diffusé. Il est long, très long. Mais deux courtes poses sont ménagées, annoncées par des cartons. Une façon aussi de distinguer trois parties différentes. Un dialogue chaleureux entre le cinéaste et ceux qu’il a filmés.
A la fin du film, il faudra bien se séparer.
