A l’ouest des rails, Wang Bing.
Une image qui n’a pas de mal à évoquer le film, le résumer, tant elle est présente, tant de fois, dans le film.
Le train (nous y sommes embarqués), les rails (parallélisme absolu), la neige (le film n’est pas en noir et blanc, il est de couleur blanche), les usines (hors champ, mais visibles puisque ce sont elles qui font tout le film).
Nous ne verrons jamais passer le train. Et pourtant, il passe.
Venant de nulle part, on ne saura jamais où il va.
La neige jusque sur l’objectif de la caméra. Donc en premier plan sur l’écran. Des flocons qui fondent en laissant des traces humides. Dans le train, nous sommes à l’abri !
Des rails bordés par des façades vides, détruites, qui défilent toutes identiques. Une image cernée, enfermée, n’offrant aucune échappée possible.
Une image en mouvement, qui est mouvement. Nous nous enfonçons dans l’espace, dans la perspective. Nous avalons les rails, la neige. Nous entrons dans l’infini.
Et pourtant, il n’y a pas d’horizon. Peut-on alors parler de profondeur de champ.
L’ouest est-il à gauche ou à droite ? Une image qui pourrait très bien nous faire perdre le nord.
En Chine, le sud est-il synonyme de soleil?