Ennio. Gioseppe Tornatore, Italie, Belgique, Japon, 2021, 156 minutes.
Propos
L’œuvre et la vie d’Ennio Morricone, depuis ses études au conservatoire jusqu’à l’Oscar du meilleur compositeur. Un itinéraire jalonné de tant de musiques de film à succès.
Enjeux
Le film peut être compris comme une confrontation entre la musique de film, où il a excelé toute sa carrière, et la » grande » musique, celle qu’il a apprise dans sa jeunesse et à laquelle il n’a jamais renoncé.
D’autre part, le succès des films, en particulier de ceux de Sergio Leone (les westerns spaghettis bien connus) ne sont-ils pas dus en grande partie à la musique de Morricone, ces airs que tout le monde connaît, si faciles à retenir.
Personnages
Ennio est bien sûr omniprésent. Il est interrogé alors qu’il a déjà sa carrière derrière lui. Il revient alors sur son travail, c’est-à-dire sur les films dont il a composé la musique, son inspiration, ses relations avec les réalisateurs dont certains sont devenus ses amis. Il n’a jamais considéré la musique de film comme une sous-musique et il a continué toute sa vie à diriger des orchestres classiques, à composer de la musique contemporaine, expérimentale, et aussi des symphonies. Un personnage attachant donc, modeste mais ferme dans ses convictions et surtout admirable dans son amour de la musique, de toutes les musiques. Il est montré comme un génie particulièrement créatif et comme un bourreau de travail, composant particulièrement vite et sans arrêt jusqu’à la fin de sa vie.
Evaluation.
Le film recueille donc la parole d’Ennio Morricone, et c’est son intérêt principal. Mais il présente aussi des archives qui ne manquent pas de pertinence. On a ici le plaisir de retrouver pratiquement tous les cinéastes qui ont marqué le cinéma italien (à l’exception de Federico Fellini) mais aussi les internationaux, en particulier américains. Les prises de parole des amis de Morricone et de ceux qui l’ont connu et fréquenté professionnellement sont souvent assez courtes mais toujours élogieuses. La fin du film tourne ainsi au panégyrique et n’évite pas les répétitions un peu lassantes.
L’ensemble du film procure cependant de grands moments de plaisir grâce bien sûr à la musique et aux extraits de films toujours très bien choisis.
