L’avenir au féminin

Girls for tomorrow. Nora Philippe, France-Belgique-Bulgarie-Pats-bas, 2025, 100 minutes.

À la naissance de sa fille, Nora Philippe se projette dans l’avenir. Quel monde va-t-elle connaître ? Il est tentant de la filmer d’année en année. De la regarder grandir et d’observer le plus précisément possible le monde qui sera le sien, en captant les évolutions les plus marquantes. À l’évidence, elles ne vont pas manquer.

Au départ de cette Odyssée filmique, Nora s’installe à New York. Elle découvre le Barnard collège, université réservée aux filles, et le fréquentera assidûment. Elle y rencontre quatre jeunes filles, Anta, Evy, Lila et Talia qu’elle va suivre dans son projet de film au long Court, dessinant quatre portraits en devenir de ses quatre personnages. Des personnages qui pourraient être interchangeables, mais qu’elle sait nous montrer dans leur singularité, perçant leur particularisme et tout ce qui les rend uniques.

Un film Choral donc. Où l’approche de l’intimité de chacune des protagonistes est toujours renvoyée à l’air du temps.

Un film féministe aussi. Revendiquant ouvertement l’appartenance à la déferlante #metoo.

Un film engagé donc. Parce que ses quatre protagonistes sont d’abord définis par leurs convictions. Leur militantisme, leurs revendications.

C’est dire qu’il s’agit essentiellement d’un film politique. Politique de bout en bout, même lorsqu’il s’agit d’évoquer les espoirs personnels et les orientations individuelles.

Un film si parfaitement inscrit dans son époque qu’il peut même en perdre son originalité. L’évocation du racisme quotidien aux États-Unis par exemple, illustré par les images des manifestations du mouvement Black Lives Matter.

Mais cela n’entre n’enlève rien à la légitimité du propos.

Un film qui restera comme une trace précieuse de la décennie passée.