C’est le film du moment. Le succès du moment. Un succès qui tient au plaisir que procure le film. Le plaisir de voir le plus faible triompher du plus fort. Et pour les victimes du système, il est extrêmement jouissif de voir un grand patron roulé dans la farine.
Dans le film de François Ruffin, François Ruffin est omniprésent. Le nouveau superhéros de notre époque. La scène du film est un ring. A droite Bernard Arnaud, à gauche François Ruffin. Fakir contre LVMH. Robin des bois s’attaque au CAC 40. Le combat bien sûr est inégal. Mais la victoire ne peut pencher que du bon côté. Une vision somme toute plutôt simpliste de la lutte des classes. Mais le film cherche plus à faire rire qu’à proposer une analyse politique. Un moment de détente dans un monde où ceux qui ne sont pas du bon côté de la barrière n’en ont pas si souvent l’occasion.
Caméra cachée, détournement d’archives, les moyens mis en œuvre par Ruffin placent d’emblée son film dans le genre de l’activisme cinématographique. Pas vraiment de l’agit-prop. La référence serait plutôt du côté de Michael Moore pour la volonté de faire rire, mais sans la jovialité du personnage, On penche alors plutôt du côté de Pierre Carles pour son style plus sérieux. Mais face à la grosse machinerie de la télévision, Carles n’avait guère de chance de triompher. L’exploit de Ruffin n’en est que plus remarquable. Entendons, faire un film qui soit un vrai succès public. Un film qui fera plus d’entrées au final que tous ceux de Carles réunis. Il ne lui manque plus qu’à obtenir une palme D’or. Comme Moore…
Merci Patron ! un film de François Ruffin.