Arno, dancing inside my head de Pascal Poissonnier, 2016, 78 minutes.
Arno est un chanteur belge, ou plus exactement flamand, même s’il chante surtout en français et en anglais. A 67 ans, il a une longue carrière derrière lui. Il écrit lui-même les textes de ses chansons. Un style simple, direct, parfois assez cru. Sa voix grave, rocailleuse, est reconnaissable entre toutes. Il a passé sa vie dans la musique. Et c’est peu dire qu’il vit pour la musique, dans la musique.
Le film que lui consacre Pierre Poissonnier n’est pas un portrait à dimension biographique. Arno ne raconte pas sa vie. Il évoque une fois sa mère, à qui il a consacré une chanson célèbre (Les yeux de ma mère) et il déclare en passant, avoir des enfants. C’est tout. Rien sur sa jeunesse. En parler le conduirait à être nostalgique. Et la nostalgie, Arno n’aime pas ça.
Le film ne retrace pas non plus sa carrière. Il nous replonge bien dans le passé, avec des images – certaines en noir et blanc, d’autres en couleurs – d’un Arno jeune, avec les cheveux « châtains » comme il dit, dans des clips, lors de concerts ou de festivals, où son dynamisme est éclatant. Mais ces archives ne sont jamais situées dans le temps, et aucune indication de lieu n’est donnée. Le film est tout entier situé dans le présent. Et les souvenirs font justement partie de ce présent.
Si le film n’est ni un récit de vie, ni un parcours professionnel, que reste-t-il ? Il reste l’homme, l’homme Arno, chanteur, écrivain, musicien. Et c’est beaucoup. Nous passons plus d’une heure en sa compagnie. Nous le regardons vivre. Nous vivons avec lui. Dans son studio d’enregistrement, en tournée, en discussion avec ses musiciens. Chez lui, lorsqu’il écrit, il est plutôt solitaire. Comme dans les rues de Paris où il revisite les quartiers où il a vécu. Sur toutes ces images, il parle peu. Il répond bien à quelques questions du cinéaste. Mais cela ne constitue pas vraiment un entretien. Le film nous offre plutôt, en off, la diction de certains de ses textes. Ses poèmes.
A voir sur la plateforme Tënk