Depuis la nuit des temps de Jeanne Delafosse, Clary Demangeon, 2020, 13 minutes.
L’accouchement, une affaire de femmes ? Oui, mais pourquoi serait-ce les hommes qui décident à leur place où et comment il doit se dérouler ?
Dans Depuis la nuit des temps, 13 femmes se font les porte-parole de toutes les futures mamans pour dénoncer les pratiques abusives du pouvoir médical masculin et revendiquer la pleine liberté de choix des femmes sur leurs accouchements.
Le film que signe Jeanne Delafosse et Clary Demangeon est un ciné-tract, un genre qui nous fait immédiatement penser à Agnès Varda qui en avait fait une arme aux mains des féministes dès 1973 (revoir à l’occasion son Réponse de femmes). Un film court, percutant, plein d’humour, mais aussi de données rigoureuses et précises, tout autant dans le domaine de la médecine que de l’économie, mais aussi de l’histoire par exemple.
Un film militant, qui s’inscrit parfaitement dans le contexte des luttes des femmes dans ce début de XXI° siècle, les dénonciations du viol, des agressions sexuelles et du harcèlement, jusqu’aux combats contre les violences faites aux femmes et les féminicides.
Un film qui vise à alerter, à mobiliser, à faire prendre conscience que ce qui est présenté comme pratique courante n’est pas toujours justifié dans son efficacité. Et encore moins du point de vue du respect de la liberté et de la responsabilité des femmes.
« On m’a volé mon accouchement ». Des femmes viennent donc témoigner devant la caméra, de tout ce qui leur a été imposé, de tout ce qui a été fait sans leur demander leur avis. Et elles montrent ainsi qu’il y a beaucoup à faire, au niveau de l’information d’abord. Au niveau de leur position de femme ensuite, pour que, toutes, elles prennent pleinement en main ce qui est une des grandes affaires de leur vie.
Un film avec des images chocs, mais pas au sens d’images à sensation. Des images qui visent plutôt à susciter un choc, c’est-à-dire qui s’inscrivent durablement dans la mémoire et dans la pensée et qui servent d’argument, qui puissent être utilisées comme des armes dans ce combat qui, certes, est déjà ancien (depuis les mouvements défendant l’accouchement sans violence ou l’accouchement à la maison) mais reste brulant d’actualité.
Un bon exemple du pouvoir que peut avoir le cinéma.
OUHH !Le problème de l’ accouchement dépasse largement l’ idée de liberté de la femme.Certes, ce n’ est pas un acte médical mais un grain de sable inattendu peut mettre sa vie en jeu et celle d’ autruiAutrui étant son enfantEn a-t-elle le droit ?NON, ce n’ est pas seulement une affaire de femme.Envoyé de mon Galaxy S8 Orange
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