Le capital du XXI° siècle. Justin Pemberton, Thomas Piketty, France-Nouvelle Zélande, 2020, 103 minutes.
Un flot d’images, ininterrompu, désordonné, tumultueux. Un torrent qui dévale la montagne. Une tempête, mais pas vraiment comme l’entendait Johan van der Keuken. Un rythme frénétique. Allant jusqu’à utiliser le filmage image par image. Incontestablement on en prend plein les yeux.
Le montage ? Pas vraiment de montage. Plutôt une succession, une juxtaposition, une accumulation. On serait bien en peine de les dénombrer, ces images. D’ailleurs ici les chiffres n’ont pas d’intérêt. On passe si rapidement des unes aux autres qu’on n’en garde guère de souvenir.
Mémoire visuelle encombrée, saturée, déclare forfait.

Des images de toute nature. Beaucoup d’extraits de films. Américains de préférence. En noir et blanc selon les époques. Ou numériques pour la contemporanéité. Déjà vues ou inédites (peut-être). Nous sommes bien dans la civilisation de l’image.
Sont-elles en phase avec le commentaire off ? Parfois oui. Par exemple nous voyons Thatcher ou Reagan quand on nous parle de Thatcher et de Reagan. Mais le plus souvent nous avons plutôt affaire à une simple illustration. Puisque nous sommes au cinéma, il faut des images. A ce niveau, nous ne sommes pas en manque !
Heureusement, on souffle un peu lors des interventions des « spécialistes ». Surtout celles de Piketty lui-même, calme, plutôt posé. Les autres sont plus vifs, surtout les femmes.
En sortant de la salle, on en vient à se dire qu’on aurait mieux fait de lire le livre. On aurait au moins eu le temps de réfléchir.
