Akeji, le souffle de la montagne. Mélanie Schaan, Corentin Leconte, France, 2020 72 minutes.
Son of Fukushima. Beth Murphy, Beth Balawick, France-USA, 2020, 55 minutes.
Deux films tournés au Japon, sur le Japon. Un contraste pratiquement absolu. Le Japon ancestral / le Japon d’aujourd’hui.
Deux films français (celui sur Fukushima est une co-production franco-américaine) ; deux regards sur le Japon qui nous interrogent.
Le Japon d’aujourd’hui, c’est celui de la catastrophe nucléaire de Fukushima et de ses suites. La contamination des terres et des habitations, a contraint la population à évacuer la région. Une région où il n’est plus possible de vivre.
Le Japon traditionnel, c’est celui de Akeji, un peintre qui a quitté la société avec sa femme pour vivre dans la montagne, au milieu des arbres. Une vie de méditation et de création.
D’un côté donc une nature intacte, vivante, accueillante malgré les orages et la neige. Une nature pleine de ressources. Des ressources qui semblent inépuisables.
De l’autre côté, une terre qui est devenu dangereuse, et qui le reste malgré la décontamination. Des équipes spécialisées remplissent de grands sacs plastiques avec cette terre. Et comme on ne sait pas quoi faire de ces sacs, on les entasse aux quatre coins de la campagne, transformant un paysage de plus en plus inhospitalier.

Ces deux films sont-ils vraiment réalisés dans le même pays. On en vient presque à en douter.
L’un nous plonge dans la sérénité, le recueillement, la méditation.
L’autre est fait d’inquiétude, d’angoisse même. D’incertitude quant à la possibilité de revenir vivre chez soi.
Le Japon terre de contraste. Mais en même temps, une réflexion sur le sens de la vie.
Comment protéger la nature, alors que l’industrie humaine ne peut que la détruire. Faut-il renoncer au progrès ? En fait Akeji n’a pas totalement coupé les ponts avec la société. Il reçoit sa famille, neveux et petits neveux ; il conduit sa femme à l’hôpital lorsqu’elle en a besoin. A Fukushima aussi on se réunit en famille. Mais le moment n’est vraiment plus à la contemplation de la nature.
De quoi demain sera-t-il fait. Ces deux films n’en disent rien. Ils se limitent à nous interroger sur le présent.
Fipadoc 2021