A la vie. Aude Pépin, 2021, 78 minutes.
Chantal Birman va mettre fin à sa carrière de sage-femme. A presque 70 ans, une retraite bien méritée !
Le portrait que Aude Pépin lui consacre est un hommage à son dévouement, à son engagement auprès des femmes, surtout celles qui viennent d’accoucher et qui vont entamer cette nouvelle vie avec un bébé, un petit être humain qu’il va falloir nourrir, habiller, changer, consoler quand il pleure et avec qui il va falloir apprendre à communiquer, et dès les premiers jours entreprendre son « éducation », puisqu’il s’agit de lui permettre de grandir.

Centré sur la personne de Chantal, le film ne vise pas à rendre compte de façon exhaustive du métier de sage-femme. Nous la suivons dans les visites à domicile chez ces toute nouvelles mamans qu’elle va accompagner, prodiguant soins et conseils. Le bébé n’arrive pas bien à téter. Elle montre comment l’aider à saisir le bout du sein. La maman ne peut pas allaiter son enfant, elle l’aide à ne pas culpabiliser. Devant tous les petits – et grands – tracas du métier de mère, elle rassure, réconforte, soutien. Pour elle il y a là un véritable enjeu de santé sociale : elle insiste sur le fait que le suicide est la première cause de mortalité chez les femmes qui viennent d’accoucher. Une donnée inacceptable.
A l’image de son personnage, A la vie ne manque pas de dynamisme. Chantal est toujours en mouvement, en voiture au milieu des tours de la banlieue ou dans des escaliers, portant sa lourde valise.

Et puis, elle est gaie. Son rire toujours sincère est très communicatif. Ce qui est un atout dans son travail pédagogique. Pendant tout le film est accompagnée d’une stagiaire à qui elle montre le métier. Au moment de se quitter, le stage fini, la stagiaire remercie chaleureusement son guide. Mais c’est celle-ci qui se dit la plus redevable. Elle n’a pas cessé d’apprendre.

Dernière séance dans l’école de sage-femme. Devant ces jeunes étudiantes, particulièrement attentives, c’est la transmission de l’amour du métier qui s’opère. Et les gros plans sur les visages de ces futures sage-femmes colorent l’avenir aux couleurs de l’espoir.
Chantal l’affirme avec force, être sage-femme c’est militer. Aux couleurs du féminisme. Et le film va tout à fait dans ce sens..

