La saison des tourteaux. Martin Benoist, 2020, 52 minutes.
Etretat, les falaises, comme on ne les a jamais vues. Sous l’Arche, tout près de l’Aiguille. Les pieds dans l’eau, sur les rochers. Des images magnifiques. Et le cinéaste ne se prive pas de nous éblouir. Qui s’en plaindrait ?

Pourtant, il ne s’agit pas de réaliser un dépliant touristique, mais de nous proposer un portrait. Le portrait d’un « non-voyant profond » comme il se présente lui-même. Mais cela au fond n’est pas sa caractéristique essentielle. Il préfère se définir comme pêcheur. Un pécheur de crabes, et de homards. Une pêche à la main, dans les rochers, sous les falaises. Une pêche qui est tout un art.

Si nous voyons beaucoup les falaises dans le film, c’est que nous suivons notre pêcheur, sur la plage, sur les rochers, dans l’eau à marée basse. Nous le voyons pêcher, patiemment, filmé au plus près. Une technique impeccable : il plonge la main sous l’eau après avoir repéré un trou et au toucher, il sait s’il y a une étrille, un tourteau ou un homard, qu’il suffit alors de sortir de sa cachette sans se faire pincer. Une pêche assez dangereuse en somme. Dont la simplicité n’est qu’apparente. Sans compter les risques de chute sur les rochers glissants.

Un film sur la mer et la beauté du paysage, certes. Mais surtout un film sur le handicap, ou plutôt sur le dépassement du handicap. Un film qui montre comment un handicap peut ne plus être une limitation de son activité, mais bien une force. Pêchant les tourteaux depuis l’âge de 14 ans, Christophe, notre pêcheur mal-voyant a tiré profit de l’acuité de son sens du toucher. Dans la mer il est dans son élément, au point où il en vient à affirmer pouvoir admirer la beauté du paysage. Unr bien belle leçon d’optimisme et d’amour de la vie.

Nous sommes tous des handicapés de quelque chose.
Un handicap + ou â grave certes mais quâ il faut apprendre à dépasser.
Ce doit être un beau film dont le personnage me rappelle quelquâun friand de ce genre de pêche dans les criques de la côte vermeille
Bonne chance au film et merci à Jean-Pierre Carrier
J’aimeJ’aime